LOUIS XIII, LES PERSONNALITES
CONCINO CONCINI ET LEONORA GALIGAI

 

CONCINO CONCINI, MARECHAL DE FRANCE

Depuis la mort d'Henri IV, les époux Concini, favoris de la reine-mère Marie de Médicis, ont inlassablement travaillé à se hisser au plus près du sommet de l'Etat. Après avoir accédé à maintes charges prestigieuses, dont celle de premier gentilhomme de la Chambre, Concino Concini va être nommé maréchal de France, le 19 novembre 1613. Mais l'ascension de ce parvenu italien va susciter une vive hostilité de la part des Grands.

En septembre 1610, le Florentin Concino Concini est devenu marquis d'Ancre, lieutenant de Péronne, Roye et Montdidier. Il est également premier gentilhomme de la Chambre, charge qui lui donne le deuxième rang à la Cour, juste après le grand Ecuyer de France, Roger de Saint Lary, futur duc de Bellegarde, et lui permet de devenir l'un des familiers du jeune Louis XIII. Mais ses faveurs et ses titres, Concini les doit à son épouse, Leonora Galigaï, confidente de la reine-mère Marie de Médicis, et les Grands ne se privent pas de lui rappeler son statut de parvenu et d'étranger. Cependant, cette hostilité ne l'incite pas à la prudence, dévoré qu'il est par l'ambition.

Le 20 janvier 1611, Maximilien de Sully, qui a été l'ami et le ministre d'Henri IV, démissionne de sa charge de surintendant des Finances. Dès lors, les Concini règnent dans l'ombre : au Conseil, leurs protégés ont la majorité. Le 9 février, Concino Concini est nommé lieutenant général du roi en Picardie, pour contrebalancer l'influence du gouverneur de la province, le jeune Henri d'Orléans, duc de Longueville. Il ne suffit pas à Concini d'avoir obtenu maintes charges prestigieuses et le cordon de chevalier de l'ordre du Saint Esprit : il veut accéder au sommet de l'Etat. En tant qu'étranger, il lui est en principe impossible de devenir secrétaire d'Etat. Il parvient pourtant à ses fins, le 19 novembre 1613, en succédant dans cette charge à feu le maréchal de Frevacques. Le lendemain, chez la reine-mère, sans se départir de son habituelle arrogance, il prête serment à Louis XIII et le remercie de la nouvelle faveur qui lui a été accordée. Cette promotion spectaculaire, qui fait de lui l'un des grands officiers de la Couronne, lui vaut d'être appelé "Excellence" et lui donne de droit l'entrée au Conseil, suscite l'indignation à la Cour. Alors que la rébellion couve, les princes du sang font de ce parvenu, qui n'a même jamais servi sous les armes, leur ennemi désigné.
Face à la révolte des Grands, Concini prêche la conciliation, et sert fidèlement le roi, qui l'appelle "mon cousin"! Le 14 août 1615, il prend le commandement de l'armée royale en Picardie. A la mi-juin de l'année suivante, l'hostilité à l'égard des époux Concini est de plus en plus grande car quasiment plus rien ne se décide sans qu'ils soient consultés.

Chacun s'indigne de la fortune que les Concini doivent aux largesses de la reine-mère, qui ont contribué à grever lourdement les finances de l'Etat. Leonora Galigaï est accusée de peupler "le Louvre de sorciers, de magiciens, de juifs et d'anabaptistes". En province et à Paris, libelles et pamphlets se déchaînent contre le favori, qu'on accuse également d'être l'amant de Marie de Médicis.
"Si la reine allait avoir / Un poupon dans le ventre, / Il serait bien noir, / Car il serait d'Ancre", affirme la rumeur
Peu à peu, Leonora Galigaï est gagnée par l'inquiétude, puis par la frayeur : elle ne songe plus qu'à quitter la France et à retourner à Florence, où elle pourra jouir paisiblement de l'immense fortune qu'elle a amassée. Son époux, sûr de lui et de ses protecteurs, n'a cure des médisances, des calomnies et des injures. Le couple est déchiré par d'incessantes et violentes scènes de ménage. Affichant un souverain mépris, Concino Concini travaille inlassablement à accroître son pouvoir. Le 23 juin 1616, il renonce à sa charge de lieutenant général en Picardie et parvient habilement à obtenir en échange celle de lieutenant général en Normandie, ainsi que celles de gouverneur de Pont de l'Arche et du château de Caen. En novembre, il va s'employer à écarter du Gouvernement les vieux ministres d'Henri IV : une manoeuvre qui lui permettra de devenir le maître du royaume, mais ne tardera pas à provoquer sa chute.

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Page MAJ ou créée le 2002

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