PETITE , MAIS PIQUANTE

Le duc et la duchesse du Maine forment un ménage heureux. Ils auront sept enfants, dont quatre mourront en bas âge. Le charme piquant d'Anne Louise Bénédicte fait pardonner un esprit autoritaire et plutôt acide. Cultivée et pleine d'humour, elle choisit comme emblème l'abeille et trouve une devise qui lui ressemble, dans Aminta, une pastorale italienne du XVIème siècle du poète Le Tasse : Piccola si, ma fa pur gravi le ferite ("Petite oui, mais faisant de cruelles blessures"). Louis Auguste est conquis par ses dons de répartie. Il apprécie l'ambiance de gaîté et de jeunesse qu'elle sait créer au château de Sceaux, leur résidence privée, où l'élite de Versailles et l'intelligentsia parisienne défilent paour assister à des joutes philosophiques, des spectacles et des jeux. "Madame du Maine n'est pas plus grande qu'un enfant de dix ans. Quand elle ferme la bouche, elle n'est pas laide (...). Si elle était aussi bonne qu'elle est méchante, il n'y aurait rien à dire contre elle (...). Elle est seigneur et maître de son mari", constate cependant Madame Palatine avec son ironie et sa partialité habituelles.

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