"HARDIESSE, GRACE ET POLISSONNERIE"
Prestement troussé par l'historien Jules Michelet, le portrait d'Henriette d'Entragues évoque une double personnalité. "Une flamme vive, hardie, un bec acéré; des rencontres et des répliques à faire taire tous les docteurs. Elle ne lisait pas d'histoire; elle était trop fine et trop disputeuse (...). Qu'elle fût belle, cela n'est pas sûr; mais elle était vive et jolie. Le roi, qui croyait seulement s'amuser et rire, fut pris. La fine langue, maligne et rieuse, ne ménageait rien et pas plus le roi". Car, même en public, la favorite se permet de faire des scènes : "Elle lui dit que bien lui prenait d'être roi, que sans cela on ne pourrait le souffrir", témoigne le chroniqueur Gédéon Tallemant des Réaux. Plus sévère, le ministre Sully la qualifie de "pimbêche et rusée femelle". De fait, Henriette d'Entragues semble être "un piquant mélange de hardiesse et de câlinerie, de grâce et de polissonnerie".
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