GREUZE ET DIDEROT

Denis Diderot, grand critique d'art et pourfendeur de l'oeuvre de François Boucher, trouve dans celle de Jean Baptiste Greuze son idéal de peinture. Il n'a de cesse de prêcher l'imitation de la nature vraie, débarassée de ses artifices, ainsi que l'expression des sentiments du coeur humain, pour laquelle le peintre doit se faire psychologue. Dès les premières participations de l'artiste au Salon, Diderot est admiratif devant un travail si parfaitement en accord avec sa philosophie. "Greuze est mon peintre", affirme-t-il. Les deux hommes se lient d'amitié. Mais s'il loue son "âme délicate et sensible", l'écrivain finit par se lasser de la vanité du peintre et de son mépris pour les autres artistes. Après une brouille, il ne parlera plus que de "feu mon ami Greuze", à qui il reprochera son "indigne nature".

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