LES BOURBONS
HENRI IV, LES PERSONNALITES |
RICHELIEU, EVEQUE DE LUCON Prenant la relève de son frère Alphonse, à qui était destiné l'évêché de Luçon, Richelieu abandonne en 1606 la carrière des armes. Dans son diocèse où il s'installe en 1608, il se montre bon évêque de la Contre-Réforme catholique. Ambitieux, il prépare toutefois son retour à la Cour et son ascension politique. Début décembre 1608, à bord d'un carrosse tiré par quatre chevaux emprunté à un ami, Armand Jean du Plessis de Richelieu, évêque et baron de Luçon, quitte Paris et file vers le Poitou pour prendre possession de son siège épiscopal. Le 21 décembre, le futur ministre de Louis XIII entre officiellement dans la cathédrale de Luçon. Dans la nef glacée, trois cents à quatre cents personnes assistent à la cérémonie au cours de laquelle, sur ces terres, largement protestantes, Richelieu fait preuve de son sens politique, tentant dans son sermon de se concilier les bonnes grâces de chacun. L'évêché de Luçon est
"tombé" dans le patrimoine familial en 1584, récompense d'Henri IV à son
fidèle Grand Prévôt (ministre de la Justice) Jacques, père de Richelieu. Cette
pratique n'a rien d'exceptionnel. Abbayes ou évêchés sont attribués à de nobles
familles qui en tirent des revenus appréciables. Par esprit de famille, Armand Jean, qui
se destinait à la carrière des armes, reprend le flambeau et troque le sabre pour le
goupillon. En 1606, Henri IV le nomme évêque de Luçon. Il a un peu plus de vingt
et un ans (mais
moins des vingt trois requis depuis le concile de Trente) pour accéder à cette charge. Une
dispense du pape est nécessaire. Malgré les interventions officielles et officieuses,
elle tarde à venir. Armand Jean part pour Rome, y fait sa cour auprès des cardinaux et
au souverain pontife. Finalement il y est sacré évêque à Pâques, le 17 avril 1607. Il
n'a toujours pas vingt trois ans! Son action d'évêque de Luçon est aussi
l'occasion de nouer des relations. Ainsi avec Bérulle, l'une des grandes figures du
mysticisme français du XVIIème siècle, fondateur de la congrégation de l'Oratoire, et
avec François Leclerc du Tremblay, le fameux père Joseph. Les deux pieds dans le Poitou,
l'évêque de Luçon ne garde pas moins les yeux rivés sur Paris. Il entretient une
correspondance fournie, sait envoyer judicieusement copie de ses sermons, se rend, à
l'occasion, à la capitale. Toutefois, Richelieu échoue en 1610, à se faire nommer comme
représentant de sa province ecclésiastique à l'Assemblée du Clergé. Quatre ans plus
tard, son travail porte enfin ses fruits. Il est élu aux états généraux et s'y fait
remarquer par Concini et Marie de Médicis. Page MAJ ou créée le 1999 |