LES BOURBONS
HENRI IV, LES PERSONNALITES |
LA MORT DE LA REINE LOUISE DE LORRAINE Depuis l'assassinat d'Henri III, le 2 août 1589, la reine Louise de Lorraine est inconsolable. Retirée de la Cour, elle se consacre à la prière et aux oeuvres de charité, tout en se dépensant sans compter pour que la mémoire de son époux soit réhabilitée et que les régicides soient punis. Epuisée par ce vain combat, elle s'éteindra le 29 janvier 1601 sur ses terres de Moulins, sans crainte de la mort et avec l'espoir de rejoindre enfin son bien-aimé pour l'éternité. Tout doucement, Louise de Lorraine, reine douairière et veuve d'Henri III, sent la vie lui échapper. Depuis l'automne 1599, retirée sur ses terres de Moulins, dans le Berry, elle s'est saintement consacrée aux oeuvres de charité et de piété. Début novembre 1600, elle a pris froid en écoutant un sermon dans une église glaciale. Sa santé s'étant beaucoup détériorée, elle a dû s'aliter, pour ne plus se relever. Le 29 janvier 1601, ses dernières forces l'abandonnent. Elle s'assure que sa couronne, avec laquelle elle a demandé à être enterrée, est bien au chevet de son lit, puis, bénit ses proches. La mort ne l'effraie pas, au contraire. Elle va enfin rejoindre Henri III, son cher époux, qu'elle n'a cessé d'aimer depuis qu'il a été assassiné le 2 août 1589 : ce jour-là, son existence a basculé. Quand elle ferme les yeux pour toujours, elle quitte le monde sans faire de bruit, ainsi qu'elle a vécu. Tandis que Henri III et Henri de Navarre, le futur Henri
IV, alliés contre la Ligue ultra-catholique, se sont installés à Saint Cloud,
d'où ils établissent un plan de bataille pour prendre Paris, Louise de Lorraine
réside au château de Chenonceaux. Vers le 4 août 1589, un messager hors d'haleine
lui remet une lettre : le roi a été victime d'un attentat. La reine tente de
se rassurer. Son cher Henri ne peut être en danger, puisqu'il a dicté la missive.
Il a même ajouté un mot de sa main : "M'amie, j'espère
que me porterai très bien; priez Dieu pour moi et ne bougez de là".
Rongée par l'inquiétude, elle veut se rendre immédiatement au chevet de son
époux. Mais son entourage l'en dissuade, se doutant que le souverain est déjà
mort. Inconsolable, Louise de Lorraine prend le deuil en blanc. Elle s'installe
à Chenonceaux, que lui a légué sa belle-mère, Catherine de Médicis. Là, elle
mène "plutôt une vie de dame privée que de reine et
de religieuse que de veuve", rapporte le mémorialiste Pierre de
Brantôme. Promenades, broderie et lecture de la vie des saints occupent ses
journées. Chaque dimanche, elle assiste à la messe à l'église du village de
Francueil, en empruntant la grande allée du parc, qui sera baptisé "allée
de la reine blanche". Bien que très pieuse, Louise de Lorraine refuse de pardonner
comme l'a fait Henri III. Elle veut que justice soit rendue; "ne
désire plus de vie que pour voir la punition faite de ceux qui la lui rendent
si misérable", écrit-elle à Henri IV. A sa grande satisfaction,
le père Bourgoing, prieur du couvent auquel appartenait le moine assassin Jaques
Clément et qui s'était réjoui publiquement de la disparition du roi, est écartelé,
brûlé et ses cendres sont jetées au vent. Mais la reine Louise n'est pas dupe,
elle désire ardemment que les commanditaires de la mort de son époux soient
eux aussi châtiés. En janvier 1594, elle est reçue en audience par Henri IV.
Officiellement, elle demande que les régicides soient punis. Mais, les temps
sont à la réconciliation. Deux ans plus tard, par le traité de Folembray, les
coupables présumés sont lavés de tout soupçon. Auparavant, le roi a écrit à
Louise de Lorraine pour expliquer que, faute de preuves et parce que l'intérêt
du royaume l'exige, il est obligé d'absoudre le duc Charles de Mayenne, chef
de la Ligue, et tous ceux qui sont liés au complot. En vain, la reine tente
de s'opposer à l'enregistrement de l'édit. Elle ne pardonnera jamais à Mayenne
et refusera toujours de le revoir. Page MAJ ou créée le 2002 |