LES BOURBONS
HENRI IV, LES PERSONNALITES
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REINE DE NAVARRE Jeanne III d'Albret, née à Saint Germain en Laye, le 7 janvier 1528, est la fille unique d'Henri d'Albret et de Marguerite de Valois. Elle est princesse du sang par sa mère, soeur de François 1er, et héritière par son père d'une partie du Sud-Ouest de la France. Sans doute est-elle, avec Catherine de Médicis, la femme qui influa le plus sur la politique de son temps. Au printemps 1555, à vingt sept ans, la mère du futur Henri IV devient reine de Navarre. Sa vie durant, elle va veiller farouchement à préserver l'indépendance de son royaume. Jeanne a eu peu d'intimité avec ses parents. Toujours elle a eu tendance à réagir contre leur soumission à autrui et à leur manque d'indépendance. Ce qui la rendra très méfiante envers ses adversaires comme envers ses alliés. Mais elle a cependant pris en exemple la capacité d'Henri, duc d'Albret, roi de Navarre, comte de Foix et de Périgord, vicomte de Béarn et de Limoges, a être un bon souverain en ses terres. Jeanne apprend la nouvelle de la mort de son père le 25 mai 1555. Sa première tâche est de présider aux funérailles du défunt. Sitôt après, elle convoque les Etats du Béarn afin de se faire proclamer reine. Mais la session est reportée. Les Etats hésitent à reconnaître un "étranger", son époux Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, comme souverain. Seuls les enfants, si la mère vient à mourir, peuvent hériter du Béarn. Enfin le 18 août, Jeanne et Antoine prêtent serment. En ce début de règne, Jeanne sait se protéger et préserver son royaume de la crise provoquée par la Couronne de France. La complexité de son domaine, incluant le Périgord, l'Armagnac et la Navarre, fait que Jeanne doit souvent répondre à des propositions d'alliance politique. Le gouvernement n'en est que plus difficile, car la souveraine doit choisir, en politique extérieure, entre la France et l'Espagne, et, en politique intérieure, entre la catholicisme et le protestantisme. Soucieuse du bien-être de ses sujets, Jeanne s'occupe de nombreux problèmes administratifs, judiciaires et fiscaux. D'arrache-pied, elle s'emploie à lutter contre la corruption qui sévit en son palais. Grâce à sa force de caractère, elle réussit à garder son indépendance, tant face aux Valois que face aux Habsbourg. Au plan religieux, elle prend bien vite fait et cause pour la Réforme, qu'elle a adoptée en 1556, et même si, en août 1555, elle a rendu un écrit contre les "hérétiques. Mais cette volonté et ce fameux esprit d'indépendance renforcent le mépris que Jeanne de Navarre éprouve pour son époux. Corrompu par les Valois, infiniment crédule et naturellement porté au compromis, Antoine de Bourbon représente tout ce que l'intransigeante Jeanne hait. Pendant les premières années de son mariage, elle était pourtant très amoureuse, mais les aventures galantes et l'entêtement politique du duc de Vendôme l'ont profondément blessée. Dès lors, c'est dans la foi calviniste qu'elle se réfugie. Au cours des cinq premières années de son règne, bien fragilisée au plan personnel, elle a solidement assis son autorité. Au printemps 1562, persuadé qu'un grand destin l'attend, Antoine de Bourbon prend le commandement de l'armée catholique. Henri, leur fils, est alors âgé de huit ans. Le futur roi de France va être l'enjeu de la séparation du couple royal qui se déchire. Au cours de l'hiver 1562, la crise s'aggrave. Jeanne est bannie de la Cour de France par son mari et doit y laisser son fils. Elle fait jurer à l'enfant, fidélité à la vraie foi et le persuade de ne jamais aller à la messe; en cas contraire, il sera déshérité! Fin 1562, Antoine de Bourbon meurt au siège de Rouen. Jeanne, elle, s'est désormais mise au service du calvinisme. Elle épousera solennellement la Réforme et deviendra le chef du parti huguenot. Page MAJ ou créée le 1999 |