LES BOURBONS
HENRI IV, SA VIE
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HENRI IV EST ASSASSINE PAR LE FANATIQUE RAVAILLAC Sully est malade, le bon roi Henri court à son chevet. Mais les encombrements de Paris vont faciliter le projet fou d'un catholique fanatique : assassiner le roi, cet ancien protestant converti. Il fait chaud à Paris ce 14 mai 1610!
Au début de l'après-midi, Henri IV décide de quitter le palais du Louvre pour aller
voir Sully, son vieux compagnon et ministre, malade qui habite à l'Arsenal près de la
forteresse de la Bastille. On prendra un carrosse ouvert, pour que le roi soit plus à
l'aise. Mais, puisqu'il le faut, et que Sully l'attend, en route! Le carrosse royal, pour se rendre à l'Arsenal, doit passer par le quartier du Marais. Les rues sont étroites, encombrées de passants et de charrettes. A la faveur d'un embouteillage, rue de la Ferronnerie, alors que les valets de pied sont descendus du carrosse pour faire dégager une charrette de foin, une ombre se dresse sur une borne, grimpe sur l'une des roues du carrosse et poignarde le roi de deux coups de couteau. Le second sera fatal. Le roi s'effondre dans une mare de sang, en murmurant : "Mon Dieu, je suis blessé". Rideaux baissés, le carrosse fonce vers le Louvre. On fait croire à une simple blessure. Mais peine perdue : le bon roi Henri a cessé de vivre, assassiné par Ravaillac. Celui-ci subira le supplice de l'écartèlement. La dix huitième tentative d'assassinat dirigée contre le roi a réussi. La nouvelle de la mort du roi Henri IV sème la consternation chez le peuple. Les marchands ferment leur boutique en signe de deuil, et les Parisiens pleurent ce monarque qui en 1593 a abjuré sa foi protestante pour leur ville (Paris vaut bien une messe!). Rapidement, le nom de l'assassin se répand : il s'agit d'un certain François Ravaillac, un déséquilibré qui parle de Dieu, les yeux tournés vers le ciel. L'instruction ne traîne pas. Reconnu coupable, Ravaillac est condamné le 27 mai à la peine de mort. Mais pour que la sentence ait plus de poids, il sera longuement torturé, car les bourreaux veulent lui faire avouer qu'il avait des complices. On le torture à la tenaille, puis on verse du plomb fondu et de l'huile bouillante sus ses plaies. Comme si tout cela ne suffisait pas, il aura la main droite imprégnée de soufre et brûlée. Enfin, comme cela se pratiquait à l'époque, il sera écartelé en place de Grève (aujourd'hui place de l'Hôtel de Ville), où avaient lieu les exécutions capitales. Tous les Parisiens sont là, impatients de voir mourir le meurtrier d'Henri IV, ce roi si populaire. Ravaillac reconnaîtra toujours avoir agi seul, même si l'on a pensé que le régicide avait été commandité par la Maison d'Autriche ou celle d'Espagne. Toutefois, la mort d'Henri IV plonge le pays dans l'embarras : son fils Louis XIII n'a que neuf ans. La reine mère, Marie de Médicis, se fait confirmer son rôle de régente par le Parlement. "Le royaume tombe en d'étranges mains", proclame Sully. Page MAJ ou créée le 1999 |