LES BOURBONS
HENRI IV, SA VIE
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LA NEGOCIATION DU CONTRAT DE MARIAGE Après l'annulation de l'union d'Henri IV et de Marguerite de Valois, en décembre 1599, les négociations en vue du remariage du Béarnais vont bon train. Un accord est finalement conclu avec les Florentins : le roi de France épousera Marie de Médicis, la nièce du grand duc Ferdinand 1er de Toscane. Le contrat de mariage va être âprement débattu et signé le 25 avril 1600. Le 10 avril 1699, Gabrielle d'Estrées, la maîtresse d'Henri IV, est morte en couches : ce qui a éliminé l'éventualité d'un mariage redouté par l'entourage du roi. Le 17 décembre, l'union du Béarnais et de Marguerite de Valois a été annulée par le Saint Siège. Il y a cependant déjà longtemps, près de sept ans, que des négociations ont été engagées avec les puissances voisines en vue de trouver une princesse européenne digne de devenir la seconde épouse du souverain. Celui-ci a fait venir des portraits des prétendantes et a comparé leurs qualités respectives. Les Allemands lui ont proposé la fille du margrave Electeur de Brandebourg ou celle du duc de Wurtemberg. "Mais les femmes de cette région ne me reviennent nullement, et je penserais, si j'en avais épousé une, de devoir avoir toujours un lot de vin couché auprès de moi", a-t-il confié à son ministre Sully en des termes fort peu galants. La mieux placée est italienne. Il s'agit
de Marie de Médicis, la nièce du grand duc Ferdinand 1er de Toscane. Forts de
l'approbation pontificale et certains de l'appui de l'entourage du roi de France,
les diplomates italiens, qui jouent la carte française contre les tentatives
hégémoniques de l'Espagne, vont faire accélerer les choses. Ainsi l'abbé Bonciani,
envoyé du grand duc à la Cour de France presse son maître : "Il me paraît
nécessaire que l'on ait ici le plus vite possible quelque signe de votre Seigneurie".
Du fond de l'Auvergne où elle a été exilée au château d'Usson, Marguerite de
Valois, la "reine Margot" approuve ce projet, soulagée que le roi
ne puisse plus épouser cette "bagasse" de Gabrielle d'Estrées : une
princesse florentine lui paraitraît bien plus digne de lui succéder! Dès qu'elle a appris l'annulation de l'union
du Béarnais et de la reine Margot, Florence a dépêché en France un ambassadeur
extraordinaire, le chanoine Baccio Giovannini, chargé de négocier le contrat
de mariage de la nièce du grand duc. Le chanoine argue du fait que la prétendante
n'est pas la fille de Ferdinand 1er, mais seulement sa nièce et, de plus, la
cadette et non l'aînée (qui, dotée de trois cent mille écus, a épousé le fils du duc
de Mantoue). Il juge donc les propositions dont il est porteur (cinq cent mille écus
et la prise en charge des frais du voyage de la fiancée de Florence à Marseille)
largement insuffisantes. Le négociateur d'Henri IV, Nicolas de Villeroi, fait
monter les enchères et souligne que, lors des premières prises de contact, une
dot de un million a été évoquée, demande raisonnable lorsqu'il est question
de hausser sur le trône de France la nièce d'un grand duc. Le chancelier Pomponne
de Bellièvre ne craint pas d'affirmer qu'à défaut d'accord favorable le roi
risque de se lancer dans quelque nouvelle aventure amoureuse qui mettrait en
cause l'équilibre du royaume, et Florence ne pourrait jamais recouvrer sa créance.
Ce ne sont pas là paroles en l'air : Henri IV a déjà noué une liaison avec Henriette
d'Entragues! Page MAJ ou créée le 2002 |