HENRI IV POETE

Lorsqu'il est amoureux, Henri IV s'empresse de prendre la plume et d'écrire de longues lettres enflammées. Et, lorsqu'il partage son coeur entre plusieurs dames, il écrit à chacune. Mais, au fil du temps, les formules de sa correspondance amoureuse (telles que "je suis votre sujet", "je vous baise un million de fois les mains", "il y a déjà un siècle que je vous ai laissée", ou "il ne se vit onques une fidélité si pure que la mienne") perdent de leur fraîcheur, viennent à manquer de naturel et d'enthousiasme. Le roi se pique également de composer des poèmes. Ainsi de ces vers destinés à la ravissante Jacqueline du Bueil, aussi médiocres que touchants, car ils témoignent de sentiments presque naïfs. "Viens Aurore, / Je t'implore; / Je suis gai quand je te vois. / La bergère / qui m'est chère / Est merveille comme toi. / De rosée / Arrosée / La rose a moins de fraîcheur, / Est moins fine, / Le lait a moins de blancheur".

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