LES BOURBONS
LOUIS XIII, CHEF D'ETAT |
L'EVEQUE DE LUCON EST EXILE EN AVIGNON Lorsque "l'affaire Barbin" éclate, l'évêque de Luçon, le futur cardinal de Richelieu, en tant qu'ancien ministre de Concino Concini, est tenu pour fortement suspect. Par lettre datée du 7 avril 1618, Louis XIII le condamne à être exilé en Avignon, terre étrangère relevant de l'autorité du Saint Siège. En mai 1617, l'évêque de Luçon, le futur cardinal de Richelieu,
a été nommé chef du Conseil de Marie de Médicis, en exil à Blois. Louis XIII
s'est montré très méfiant à l'égard de ce prélat censé jouer double jeu et surveiller
la reine-mère. En juin, se sachant disgrâcié, Richelieu a prudemment rejoint
son prieuré de Coussay, près de Loudun. Cependant, il a continué à correspondre
avec la souveraine; peut-être même lui a-t-il rendu secrètement visite; et après
que, en novembre, il a été sommé par le roi de regagner son diocèce vendéen,
il est resté en relation avec elle. Le 9 avril, après avoir reçu la lettre du roi, datée du
7 avril, qui lui ordonne de quitter le royaume de France, Richelieu se met en
route. Le 12 mai, après un long et pénible voyage sous la pluie, il arrive en
Avignon et s'installe dans un petit hôtel particulier situé près du couvent
des Minimes et loué à Jacques de Beaumont, chanoine de l'église collégiale de
Saint Pierre. Dans la ville pontificale, gouvernée au nom du pape Paul V par
le vice-légat Jean François Bagni, évêque de Patras, il reçoit un excellent
accueil, conformément au voeu de Louis XIII. La cité a beau être très commerçante
et animée, il ne sort guère, se contente de la compagnie de son frère, le marquis
de Richelieu, et de son beau-frère, le sieur du Pont de Courlay, qui ont été
exilés avec lui. Hormis quelques rencontres avec des moines du couvent voisin,
il consacre son temps à la rédaction de travaux à caractère politique et théologique. En octobre 1618, le marquis de Richelieu apprend le décès
de sa femme, morte en donnant naissance à un fils. Avec du Pont de Coulay, il
obtient la permission de rentrer sur ses terres. Luçon sollicite l'autorisation
de les suivre. "Je ne doute pas, Sire, que Votre Majesté
ne m'accorde ma très humble requête", écrit-il au roi en promettant
de ne plus faire de politique. Mais le roi lui oppose un refus catégorique!
Désormais seul en Avignon, l'évêque se replonge dans l'étude, reprend la rédaction,
commencée à ses débuts à Luçon, d'un catéchisme pour ses doicésains, L'Instruction
du chrétien. Mais, habité par de sombres pensées, il tombe malade. Sa détresse
morale est si grande que, le 8 janvier 1619, il rédige son testament d'évêque
pour le chapitre de Luçon et confie ses dernières volontés aux chanoines de
son église-cathédrale. Il n'a pas encore trente quatre ans et semble ne plus
avoir d'espoir en l'avenir... Page MAJ ou créée le 2002 |