LES BOURBONS
LOUIS XIII, LES PERSONNALITES
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LA MORT DE LEONORA GALIGAI Leonora Galigaï ne survivra pas à son époux, Concino Concini, exécuté sur ordre de Louis XIII le 24 avril 1617. Le 8 juillet suivant, au terme d'un procès intenté au nom de la Raison d'Etat, la confidente de la reine-mère Marie de Médicis sera condamnée pour crime de "lèse-majesté divine et humaine", décapitée et brûlée en place de Grève. Le 24 avril 1617, Concino Concini, maréchal d'Ancre, a été exécuté sur ordre de Louis XIII. En apprenant la mort de son époux, Leonora Galigaï a tenté de se tourner vers Marie de Médicis : mais le roi a fait consigner la reine-mère dans ses appartements. Quand les gardes viennent l'arrêter, la favorite déchue cherche à cacher ses bijoux, qui sont pourtant saisis en même temps que tous ses biens et remis à Louis XIII, qui les offre à la reine Anne d'AUtriche. La veuve de Concini est quelques jours tenue à l'isolement dans une chambre du dernier étage du palais du Louvre, avant d'être conduite à la Bastille le 28 avril, puis transférée à la prison de la Conciergerie le 12 mai, en attendant l'ouverture de son procès. En déférant Leonora Galigaï devant une cour de justice,
le roi entend, par son intermédiaire, faire le procès de Concini, qui n'a pu
assouvir ses ambitions, accéder aux plus hautes marches du pouvoir que grâce
à l'influence de sa femme et à l'ascendant qu'elle a exercé sur Marie de Médicis.
Il lui faut agir avec prudence, car la reine-mère est largement impliquée dans
cette affaire. Néanmoins, Louis XIII est résolu à obtenir la confiscation des
biens de la prévenue et pour cela doit aboutir à une condamnation judiciaire
et à un verdict de mort, car Leonora Galigaï a un héritier légitime, un fils
prénommé Henri, âgé d'une douzaine d'années. Leonora Galigaï est accusée d'avoir entretenu des relations
avec des médecins juifs cabalistes et avec des prêtres exorcistes. Elle n'est
pas soumise à la question (c'est-à-dire à la torture, a laquelle on a fréquemment
recours lors des procès en sorcellerie) et, là encore, aucune preuve n'est
mise à jour. Le 6 juillet, elle comparaît devant le tribunal, qui la somme de
reconnaître qu'elle s'est "rendue au sabbat du diable". "Je jure devant
Dieu que je n'ai jamais ouï parler de sorciers et de sorcières. Et pourquoi
serais-je venue en France pour accomplir ces méchancetés là?", réplique-t-elle.
Sans aveux ni preuves, les juges doivent pourtant statuer... Le 8 juillet, le
verdict est prononcé. Le tribunal déclare "lesdits Concini et Galigaï sa
veuve criminels de lèse-majesté divine et humaine (...) et condamne (...) ladite
Galigaï à avoir la tête tranchée sur un échafaud pour cet effet dressé en la
place de Grève de cette ville de Paris, son corps et tête brûlés et réduits
en cendres". La formule de "lèse-majesté divine" sous-entend
que Leonora Galigaï est bien coupable de sorcellerie : certains juges en sont
si peu convaincus qu'ils refusent d'entériner le verdict. Page MAJ ou créée le 2002 |