LES BOURBONS
LOUIS XIII, SA VIE
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SA MORT A Cologne, où, en route pour l'Italie, elle a fait étape en octobre 1641, Marie de Médicis tombe gravement malade. De jour en jour, son état de santé se dégrade. Au point que, en juin 1642, son médecin, Jean Riolan, adresse un message alarmant au cardinal de Richelieu : "Elle ne passera pas cette année". Les inquiétudes du praticien sont justifiées : le 3 juillet, la reine-mère sera emportée par la maladie. Partie d'Angleterre pour rejoindre l'Italie, Marie de Médicis est arrivée à Cologne le 12 octobre 1641. Elle devait y faire brièvement étape, mais son séjour se prolonge. D'autant qu'aux difficultés financières viennent s'ajouter les problèmes de santé. A soixante neuf ans, la reine mère est épuisée par les épreuves. En juin 1642, elle est atteinte de fluxion oculaire, un érysipèle de la face auquel elle a déjà été sujette. Le 25 du même mois, un grave accès de fièvre la contraint à s'aliter dans sa chambre de l'hôtel de la Sternengasse mise à sa disposition par les autorités. La vieille reine est au plus mal. L'érysipèle s'est étendu à ses membres inférieurs. Elle souffre en outre d'oedème généralisé, de troubles circulatoires et de dyspnée. "Ce n'est plus qu'un squelette qui a toujours courte haleine", écrit son médecin, Jean Riolan, au cardinal de Richelieu. La seule consolation de l'exilée est de recevoir les visites de l'Electeur archevêque Ferdinand de Bavière, gouverneur de Cologne et parent de sa défunte mère l'archiduchesse Jeanne d'Autriche. Il passe de longues heures à son chevet et lui envoie ses chirurgiens, dont les saignées sont impuissantes à résorber la fièvre et à empêcher la gangrène de gagner sa jambe droite. Marie de Médicis veut mourir dans les bras
de l'Eglise, dont elle a toujours été la fille respectueuse. "Je
me souviens de la pratique de bien mourir", confie-t-elle
à sa femme de chambre, Catarina Salvagia, qui depuis quelque quarante ans, ne
l'a pas quittée. Lorsqu'on envisage de l'amputer de la jambe droite, elle réclame
les sacrements. Elle reçoit le viatique des mains de monseigneur Rossetti, représentant
du Saint Siège à Cologne, en présence de ses proches et du nonce apostolique
Fabio Chigi, le futur pape Alexandre VII. En dictant ses dernières volontés, Marie
de Médicis a épuisé ses dernières forces. Alors que la gangrène s'étend, elle
vomit des humeurs noires. Dans la nuit du 2 au 3 juillet, elle souffre le martyre.
Le jeudi 3 juillet 1642, à six heures du matin, le père Benoît de Liège, gardien
des capucins de Cologne, la confesse pendant plus d'une heure. "Assise
sur sa couche, elle commença son Confiteor tout en latin avec une mine si assurée
qu'elle ne semblait point avoir de maladie", relate
le prêtre, frappé par sa clarté d'esprit et son courage, dans son Bref récit
du décès de Sa Majesté Très Chrétienne Madame Marie Mère de France. Page MAJ ou créée le 2002 |