LES BOURBONS
LOUIS XIII, SA VIE |
L'ENFANCE DE LOUIS XIII Le 27 septembre 1601, Madame Boursier, sage-femme de son état, accouche Louis, le premier des six enfants de Marie de Médicis et du bon roi Henri IV. A l'habitude du temps, la dame Boursier emplit sa bouche de vin et en souffle dans la bouche de Louis, qui s'ouvre à la vie. Le dauphin pleure, la France a un héritier au trône. Il commence une existence où tout est organisé pour le préparer à régner. Installé au château de Saint Germain
en Laye, le jeune Louis voit défiler quatre nourrices et dispose d'un personnel complet
de deux cent vingt quatre personnes dont quinze femmes seulement. Ainsi trouve-t-on un valet de garde-robes, des
pages, des cuisiniers ou encore des joueurs de violon et de luth. L'éducation proprement dite débute à l'âge de sept ans avec sa première leçon. Trois précepteurs vont se succéder. Le premier, Vauquelin des Yveteaux, est un poète qui est rapidement jugé incapable. C'est ensuite le philosophe Nicolas Le Fèvre, qui décède en 1612 à l'âge de soixante dix ans. Enfin, Fleurence, ecclésiastique de son état, qui poursuit l'éducation du roi jusqu'en 1616. Louis a alors quinze ans. Louis montre des facultés précoces pour les études. Il a une bonne mémoire, un sens aigu du discernement mais lui manquent la volonté et le goût de l'effort. Il n'apprécie guère les leçons trop longues. Dès douze ans, il cesse l'apprentissage du latin et rechigne fort aux mathématiques et à la géométrie. L'histoire, seule, paraît encore l'intéresser. Mais sa véritable vocation est celle des armes. Louis connaît tous les différents roulements de tambours et les manoeuvres des quelques deux cents soldats qui l'entourent. Il adore la chasse et se plaît à tirer sur les corneilles ou tout autre volatile avec son arc ou son arquebuse. Il ne dédaigne pas non plus les chevaux des prés voisins qui constituent des cibles plus faciles. Son père confie que Louis "a l'esprit plus adonné aux armes qu'à toute autre chose". A l'âge de dix ans, il joue à monter la garde, et pousse le jeu jusqu'à s'endormir et finir en prison; quelques minutes, c'est un jeu. Avec ses parents, Louis doit se
montrer respectueux de la tradition qui veut que le dauphin serve le roi. Ainsi les
relations sont-elles parfois orageuses car le dauphin montre un sens certain de la
répartie. L'affaire s'achève en général par une série de coups de fouet avec des
verges. Punition que Louis subit encore en 1610, alors qu'il est déjà roi depuis
quelques mois, pour avoir injurié son gouverneur. Page MAJ ou créée le 1999 |