LES BOURBONS
LOUIS XIII, SA VIE |
LOUIS XIII EST PROCLAME MAJEUR Le 2 octobre 1614, cinq jours après son quatorzième anniversaire, Louis XIII est proclamé majeur. Officiellement, sa mère, Marie de Médicis, n'est plus régente. Mais elle est déclarée chef du Conseil royal et va continuer à exercer pleinement le pouvoir. A la mort d'Henri IV, en mai 1610, Louis
XIII n'avait pas encore neuf ans et la régence a été confiée à la reine Marie de
Médicis. De caractère également ombrageux et autoritaire, voire entêté, la mère
et le fils ne s'entendent guère. D'autant que la reine est peu aimante et ne
sait comment s'y prendre avec un enfant farouche et rétif, qui va jusqu'à lui
manifester ouvertement son hostilité. Après avoir assisté à la messe à la Sainte
Chapelle, le roi se rend dans la salle dorée du palais voisin, où tout le Parlement
est réuni. Il est vêtu avec une rare magnificence d'un habit tissé d'or rehaussé
de diamants, arbore un somptueux collier estimé à trois cent mille écus, et sa chevelure
brille des feux de dizaines de pierreries. Suivi par le cortège impressionnant
des princes du sang, des pairs et des ducs, des maréchaux et des officiers de
la Couronne, il fait son entrée dans la salle où doit se tenir le "lit
de justice", séance solennelle du Parlement en présence du souverain. Quand
le roi a pris place sur un trône surmonté d'un dais fleurdelisé et que chacun
s'est installé selon son rang, Marie de Médicis s'agenouille pour remettre officiellement
la régence à son fils. Louis XIII prend alors la parole : "Messieurs,
étant parvenu en l'âge de majorité, j'ai voulu venir en ce lieu pour vous faire
entendre que, étant majeur comme je suis, j'entends gouverner mon royaume par
bon conseil, avec piété et justice. J'attends de tous mes sujets le respect
et l'obéissance qui est due à la puissance souveraine et à l'autorité royale
que Dieu m'a mise en main; ils doivent aussi espérer de moi la protection et
les grâces que l'on peut attendre d'un bon roi qui affectionne sur toutes choses
leur bien et leur repos. Vous entendrez plus amplement quelle est mon intention
par ce que vous dira monsieur le Chancelier". Officiellement, Marie de Médicis n'est
plus régente. Mais elle n'en a pas pour autant perdu son pouvoir. La déclaration
de son fils confirme son autorité sur le gouvernement du royaume et la déclare
chef du Conseil royal. Ses espérances sont comblées, et elle est persuadée que
son destin politique sera aussi brillant que celui de Catherine de Médicis,
qui a exercé le pouvoir sous le règne de trois de ses fils, François II, Charles
IX et Henri III. Page MAJ ou créée le 2002 |