LES BOURBONS
LOUIS XIII, SA VIE |
LE TESTAMENT POLTIQUE DE LOUIS XIII Pressentant sa mort prochaine, Louis XIII a la volonté de régler sa succession au mieux des intérêts de l'Etat et du futur Louis XIV. Par son testament, le 20 avril 1643, il confie la régence à Anne d'Autriche. Mais il n'a pas pleinement confiance en la reine; aussi limite-t-il ses pouvoirs en la nommant au Conseil des "créatures" de Richelieu, qui feront en sorte de poursuivre la politique du défunt cardinal-ministre. Depuis la mort de Richelieu, le 4 décembre 1642, Louis XIII fait tout pour poursuivre la politique du cardinal. Il ne désigne pas de nouveau Premier Ministre et le Conseil d'Etat reste composé des hommes du défunt : le chancelier Pierre Séguier, le secrétaire d'Etat à la Guerre François Sublet de Noyers, le surintendant des Finances Léon Bouthillier et son fils le secrétaire d'Etat aux Affaires Etangères, Chavigny. Le roi se contente d'y adjoindre un autre proche collaborateur de Richelieu, le cardinal Jules Mazarin. Celui-ci poursuit une ascension discrète, mais sûre, dont un des signes les plus tangibles est la nomination d'un de ses protégés, Michel Le Tellier, à la place de Sublet de Noyers, démissionnaire en avril 1643. Louis XIII a certes un désir de réconciliation;
il rappelle à la Cour les ennemis du défunt ministre, les anciens proscrits,
parmi lesquels son demi-frère César de Vendôme, fils d'Henri IV et de Gabrielle
d'Estrées, et ses deux fils, le duc de Mercoeur et le duc de Beaufort. Mais
il se garde bien de rappeler les amies d'Anne d'Autriche, comme la duchesse
de Chevreuse ou Marie de Hautefort. La naissance de ses deux fils, et en premier
lieu celle de l'héritier du trône, Louis Dieudonné, a eu beau apaiser leurs
relations, le roi se méfie toujours de la reine, qui a poussé un soupir de soulagement
à la mort de Richelieu, quand le peuple a allumé des feux de joie en apprenant
la nouvelle! Aussi, au mois d'avril 1643, malade et sentant que sa fin est proche,
il décide de régler sa succession. Le roi institue donc un "Conseil souverain
de régence" composé, outre de la reine, de Monsieur et du prince de Condé,
d'hommes de Richelieu : Mazarin, Séguier, Bouthillier, Chavigny. De surcroît,
il est prévu que les décisions concernant les grandes orientations du royaume
et les nominations aux charges civiles et militaires seront prises "à la
pluralité des voix". Représentant la majorité au Conseil, les "créatures"
du cardinal sont une assurance pour le roi que la politique suivie sous son
règne a un avenir. Page MAJ ou créée le 2002 |