LES BOURBONS
LOUIS XIV, CHEF DE GUERRE |
DE PHILIPPSBURG A NAMUR,
LA MARCHE VICTORIEUSE DES ARMEES DE LOUIS XIV La paix des peuples a duré à peine dix ans. Le traité de Nimègue, signé entre août 1678 et février 1679, qui a mis fin à la guerre de Hollande, n'est déjà plus qu'un lointain souvenir. La guerre de la Ligue d'Augsbourg, qui débute en 1688, s'annonce périlleuse. Mais Louis XIV a confiance en son armée et sait sa flotte en mesure de faire face à l'ensemble des puissances maritimes européennes. Il n'a que partiellement raison. L'adversaire de Louis XIV est de taille. Il s'agit ni plus ni moins de la presque totalité de l'Europe occidentale. Qui plus est, le roi sait qu'il devra affronter l'homme fort du moment, Guillaume d'Orange, stathouder de Hollande et roi d'Angleterre. Sur terre, la balance ne penche pas en faveur de la France, qui dispose de cent cinquante mille hommes quand ses adversaires en comptent deux cent vingt mille. Mais l'armée royale, expérimentée et redoutablement efficace, est sous l'autorité du très brutal mais très compétent ministre de la Guerre, François Michel le Tellier, marquis de Louvois. Sur mer, le roi de France sait qu'il va avoir fort à faire face aux grandes puissances maritimes que sont la Hollande, l'Angleterre et même l'Espagne. Cependant, sa flotte, sur laquelle veille l'omnipotent Jean Baptiste Colbert, est encore la plus puissante du monde. Mais plus que tout, ce qui fait la force du Roi Soleil, c'est l'unité de son armée. A un adversaire réunissant une pléiade de nationalités, de religions, de cultures, de langues et d'intérêts, il oppose un bloc compact et solide qu'il commande seul, sans jamais être désavoué par ses généraux. Sous la mainmise du commissaire général
aux Fortifications, Sébastien Le Prestre de Vauban, la guerre de siège
s'éternise. En octobre 1688, contre toute attente, la France parvient
à s'emparer de Philippsburg. La prise de cette cité du Bade-Wurtemberg
va être suivie d'un véritable feu d'artifice de victoires. Vauban, passé maître dans
l'art des sièges, met tout en oeuvre pour faire plier la ville de Namur.
Mais il sait aussi s'effacer devant son roi. Le 5 juin 1692, c'est à
la tête de ses troupes, en véritable chef de guerre, que Louis
XIV lance en personne l'assaut. Dans son Ode sur la prise de Namur, l'écrivain
Nicolas Boileau remarque qu'à "cet
astre redoutable, toujours un sort favorable s'attache dans les combats". Page MAJ ou créée le 2001 |