LES BOURBONS
LOUIS XIV, CHEF DE GUERRE |
LA MEURTRIERE BATAILLE DE MALPLAQUET Avec plus de trente mille tués et autant de blessés, la bataille qui se déroule à Malplaquet, dans le Nord de la France, le 11 septembre 1709, est la plus meurtrière du règne de Louis XIV. Ce combat, sans réel vainqueur, en même temps qu'il consacre la gloire du maréchal de Villars, ranime la flamme des espoirs français jusque-là étouffée par une implacable succession de défaites. Le début de la guerre de succession d'Espagne (opposant une coalition formée par l'Autriche, l'Angleterre et les Provinces-Unies à la France et sa principale alliée l'Espagne) s'annonce catastrophique pour les Français et leurs alliés. Dès 1704, la Bavière est abandonnée; l'année suivante, les Anglais occupent Barcelone puis la Catalogne. Ce sont enfin le royaume de Valence, le Milanais et les Pays Bas qui sont évacués en 1706. La France est menacée de toutes parts et Lille doit même capituler le 22 octobre 1708. Le sort semble s'acharner car le terrible hiver qui s'abat en 1709 affaiblit encore un peu plus un royaume à bout de souffle. Louis XIV cherche alors à gagner du temps et ouvre des négociations de paix. Les conditions posées par les coalisés sont draconiennes : la France doit détruire le port de Dunkerque, véritable nid de pirates, abandonner le trône d'Espagne, céder Strasbourg et l'Alsace, Lille, Tournai et Valenciennes. Le roi de France devrait même aider ses ennemis à chasser d'Espagne son propre petit-fils ! L'humiliation est trop forte. Dans un sursaut d'orgueil, Louis XIV lance alors son appel du 12 juin par lequel il refuse "des conditions contraires à la justice et à l'honneur du nom français". Le signal de la
reconquête a sonné. En trois mois les armées françaises redressent la situation. Le 7
août 1709, Noailles emporte des succès en Catalogne, le 26 l'Alsace est sauvée. Enfin,
au début du mois de septembre, les ennemis se retrouvent à côté de Maubeuge, dans la
trouée de Malplaquet. Le combat s'engage au
matin du 11 septembre 1709. A sept heures et demie, le régiment du roi affronte sur
l'aile droite l'assaut des cinquante bataillons du prince Eugène secondés par une vingtaine de
bouches à feu. Au même moment, cinq cents pièces d'artillerie viennent bousculer les défenses
françaises. Celles-ci ripostent et épuisent en quelques heures les huit mille boulets dont
elles disposent. Sur l'aile droite, la défense des troupes de Villars est héroïque. A
midi, les bataillons hollandais qui se sont éreintés toute la matinée en vains assauts,
ont perdu la moitié de leurs effectifs. Mais rien n'est encore joué. Après cinq heures de
combat, les Français tiennent leur aile droite tandis qu'au centre et à gauche, la
situation est incertaine. A cet instant, Villars est sévèrement blessé par une une
balle qui lui traverse le genou et doit être évacué malgré sa résistance. Malborough
profite de l'occasion pour lancer une nouvelle offensive. Finalement, le seul vainqueur de Malplaquet est le maréchal de Villars. Louis XIV le fait soigner par son médecin personnel et l'installe à Versailles dans de somptueux appartements. Ce militaire que l'on disait hâbleur, vaniteux et cupide, devient un véritable héros. Il a parfaitement compris la portée de Malplaquet et confie à son souverain bienfaiteur : "Si Dieu nous fait la grâce de perdre encore une pareille bataille, Votre Majesté peut compter que ses ennemis sont détruits". Page MAJ ou créée le 1999 |