LES BOURBONS
LOUIS XIV, CHEF DE GUERRE |
LE GLORIEUX PASSAGE DU RHIN Louis XIV a pris en personne le commandement de l'armée qui s'apprête à envahir la Hollande. Après s'être emparé sans coup férir de plusieurs places fortes, il va faire habilement diversion et, le 12 juin 1672, franchir le Rhin au gué de Tolhuys, près de Schenk. Un épisode glorieux qui viendra enrichir le mythe du Roi Soleil. Pour envahir la Hollande, l'armée française
s'est divisée en deux. Le 17 mai 1672, Louis XIV, secondé par le maréchal de
Turenne, a pris en personne le commandement de quatre vingt mille hommes. Il a soigneusement
reconnu le terrain, et "nous l'avons
vu ces jours passés à son petit coucher, en se jouant, le dos tourné à une grande
carte géographique faite exprès, mettre le doigt sur tous les endroits de
conséquence qu'on lui pouvait nommer", souligne l'historien
Paul Pellisson. Plutôt que de s'emparer tout de suite de la
ville, qui est aux mains des Hollandais, le Roi Soleil considère que se porter
sur le Rhin est une priorité. Il charge le Grand Condé de passer sur la rive
droite du fleuve et d'aller mettre le siège devant Wesel. De son côté, tout
en supervisant l'ensemble des opérations, il met le siège le 3 juin devant trois
cités de la rive gauche, Buderich, Orsoy et Rheinberg. "J'ai
estimé plus avantageux à mes desseins et moins commun pour la gloire d'attaquer
tout à la fois quatre places sur le Rhin et de commander actuellement en personne
à quatre sièges. J'espère qu'on ne m'accusera pas d'avoir trompé l'attente publique",
affirme-t-il, confiant, dans une missive à son ministre Colbert. Le 12 juin au matin, l'armée royale atteint
le gué de Tolhuys qu'elle souhaite emprunter. Soupçonnant la manoeuvre, Guillaume
d'Orange y a dépéché un millier d'hommes, quelques escadrons de cavalerie et
un régiment d'infanterie. A la tête d'une poignée d'éclaireurs, le Grand Condé
est accueilli par les tirs des Hollandais. L'engagement est violent, mais, galvanisé
par la présence du roi, les cavaliers français donnent sans hésiter le meilleur
d'eux-mêmes. Alors que son neveu, le duc de Longueville, a péri dans la bataille,
Condé a miraculeusement échappé à la mort : en levant le bras gauche pour se
protéger le visage, il a eu le poignet fracassé par une balle qui a failli de
peu lui trouer le crâne. Envoyée à la rescousse de l'avant-garde, l'artillerie
a tôt fait de mettre la cavalerie ennemie en déroute. Un pont de bateaux est
immédiatement installé, qui permet à Louis XIV de traverser le fleuve avec toute
son armée. Page MAJ ou créée le 2002 |