LES BOURBONS
LOUIS XIV, LES PERSONNALITES
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LA PRISE DE RIO DE JANEIRO Tandis que la Guerre de Succession d'Espagne fait rage en Europe, sur mer le corsaire malouin René Duguay Trouin va mettre l'ennemi à mal et réveiller le goût de ses contemporains pour les brillantes aventures. Le 20 septembre 1711, après seulement douze jours de combat, il va réaliser l'exploit de s'emparer de la colonie portugaise de Rio de Janeiro, dont les fortifications sont pourtant réputées imprenables. Depuis près de dix ans, la Guerre de Succession d'Espagne,
qui oppose la France et l'Espagne à la coalition formée par l'Empire, la Prusse,
l'Angleterre, la Hollande, la Savoie et le Portugal fait rage. Sur terre,
les victoires des armées de Philippe V d'Espagne, le petit-fils de Louis XIV,
ont arrêté l'offensive des coalisés. Sur mer, l'ennemi a été maintes fois mis
à mal par les corsaires français, dont les prises permettent de renflouer le
Trésor et contribuent largement à l'effort de guerre. En août 1691, l'écrivain du roi Robert Challes a prédit dans
son Voyage aux Indes d'une escadre française que "trente
armateurs français feront mille fois plus de tort aux ennemis que toutes les
armées navales". Mais, en 1710, le capitaine de frégate Félix Duclerc,
parti avec cinq vaisseaux de guerre et environ mille soldats, a échoué devant
la colonie portugaise de Rio de Janeiro. Après avoir capitulé, il a été emprisonné
avec six cents ou sept cents de ses hommes. Le 9 juin 1711, les quinze bâtiments, avec les deux mille huit cents hommes du corps de débarquement à leur bord, appareillent de La Rochelle. La traversée de l'Atlantique s'effectue sans encombre : les tempêtes épargnent l'excadre, et les Anglais ne parviennent pas à l'intercepter. Le 12 septembre, après trois longs mois de navigation, les Français atteignent enfin la baie de Rio de Janeiro. Mais les Portugais ont soigneusement pourvu aux défenses de la plus riche colonie du Brésil, dont les fortifications sont réputées imprenables. Tandis que le corps de débarquement assiège la ville, l'exscadre doit repousser la contre-offensive de trois vaisseaux de guerre et deux frégates. Il en faut plus pour impressionner Duguay Trouin, qui, en 1705, avait déjà à son tableau de chasse seize vaisseaux de guerre et quelques trois cents bâtiments marchands. A l'issue du combat naval, les naviores ennemis qui n'ont pas été coulés ou incendiés sont capturés. Il ne reste plus désormais qu'à s'emparer de la place forte de Rio de Janeiro. Le 20 septembre, huit jours après le premier assaut, la cité tombe sous les coups de boutoir des troupes françaises. A Versailles, Louis XIV ne peut que se réjouir de la réussite de l'expédition. L'aventure n'est pourtant pas arrivée à son terme. Après que Duguay Trouin aura amassé quantité d'or et de marchandises pour satisfaire les armateurs malouins et l'exigeant Pontchartrain, la traversée de retour lui réservera encore bien des surprises. Page MAJ ou créée le 2002 |