LES BOURBONS
LOUIS XIV, LES PERSONNALITES
|
EVEQUE DE MEAUX Nommé évêque de Meaux (un titre en-dessous de sa position) par Louis XIV le 2 mai 1681, Bossuet va se consacrer avec ardeur à cette tâche, tout en exerçant jusqu'à la fin de ses jours depuis son modeste diocèse une grande influence sur les débats théologiques et idéologiques de son temps. Né le 27 septembre 1627 à Dijon dans une famille de parlementaires, Hacques Bossuet, élève particulièrement doué et acharné à l'étude, a été promis très tôt à la vie ecclésiastique. Tonsuré à huit ans, il a obtenu à treize ans un titre de chanoine de Dijon. La carrière décidée pour lui correspond à ses goûts, et il est émerveillé par la découverte de la Bible, qui va imprégner toute son oeuvre. Quand il est ordonné sous-diacre à Langres le 21 septembre 1648, il rompt complètement avec la vie mondaine. Il n'a que vingt et un ans, mais rédige alors une éblouissante méditation sur la brièveté de la vie. Il reçoit le sacerdoce le 16 mars 1652 et devient chanoine de la cathédrale de Metz avec la dignité d'archidiacre de Sarrebourg. En 1654, il est promu grand archidiacre de Metz, ce qui le place à la tête du clergé messin. Compte tenu de son érudition et de ses dons exceptionnels, ainsi
que de la place importante que ce gallican occupe dans l'Eglise de son temps,
la carrière de Bossuet n'est pas très rapide. Sa hauteur de vues,
ses exigences de haute vertu en rebutent plus d'un. Le Carême du Louvre
qu'il a prononcé en février 1662 devant Louis XIV et la Cour,
et durant lequel il a critiqué l'attitude du Roi Soleil et des grands
seigneurs, ne lui a guère valu les faveurs royales. Il a déjà
quarante deux ans le 10 septembre 1669 lorsqu'il est fait évêque
de Condom. Quand s'achève son préceptorat auprès du Grand
Dauphin, le roi le nomme, le 2 mai 1681, dans le modeste évêché
de Meaux. Louis XIV lui fait valoir qu'il s'y trouvera cependant à proximité
de Versailles et qu'il pourra se rendre facilement à la Cour pour
y remplir sa tâche de grand aumônier. Là, il travaille à un nouvel ouvrage destiné aux
protestants, dont la conversion reste l'une de ses grandes priorités.
Déjà, dans le Discours sur l'histoire universelle, composé
pour son élève le Grand Dauphin, il s'est essayé à
la doctrine, au raisonnement appuyé sur la réalité historique.
Il reste historien pour démontrer aux huguenots que leur Eglise est peu
stable, et ce livre, Variation des Eglises protestantes, va faire grand
bruit et déclencher une polémique. Plus que jamais, de son petit
territoire pastoral, "l'Aigle de Meaux",
comme le surnomment ses contemprains, règne sur l'Eglise du royaume.
Son avis sera déterminant dans différentes affaires religieuses,
comme celle de la doctrine déviante du quiétisme qu'il condamne,
s'opposant ainsi au tolérant abbé Fénelon. Son autorité
est reconnue dans tous les grands débats de cette période. Ecclésiastique
représentatif du XVIIème siècle, qu'il a marqué
de son empreinte, Bossuet mène ses dernières batailles contre
l'esprit des Lumières, celui du XVIIIème siècle, qu'il
sent grandir autour de lui. Il se bat contre l'érudition sans contrôle,
contre l'esprit frondeur, contre le scepticisme. S'il se rapproche des jansénistes,
ses idées lui valent en revanche l'hostilité courroucée
des Jésuites. Page MAJ ou créée le 2003 |