LES BOURBONS
LOUIS XIV, SA VIE
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LA MORT DE LA DAUPHINE MARIE ANNE DE BAVIERE De santé fragile et victime de fréquents malaises, la Dauphine Marie Anne de Bavière est accusée par les mauvaises langues de se complaire à jouer les malades imaginaires. Mais l'épouse de l'héritier du Roi Soleil ne feint pas et endure d'atroces souffrances. Le 20 avril 1690, dans sa trentième année, elle succombera à une infection généralisée. La Dauphine Marie Anne de Bavière, épouse du Grand Dauphin,
fils aîné de Louis XIV, est de santé fragile. Depuis l'été 1689, elle est fréquemment
sujette à des malaises. Au début de l'année 1690, elle présente toutes les apparences
d'une femme enceinte de huit mois. Mais le diagnostic de la sage-femme que les
médecins du roi ont chargé de l'examiner est formel : elle n'attend pas d'enfant! Finalement, en examinant longuement et soigneusement leur
patiente, les médecins découvrent un abcès; mais ils ne peuvent y remédier.
Désormais condamnée, la Dauphine repose dans sa chambre, dans l'ancien appartement
de la reine Marie Thérèse, morte en juillet 1683, situé au premier étage du
château de Versailles et symétrique de celui du Roi Soleil. A son chevet, Louis
XIV verse force larmes. D'une faiblesse extrême, mais pleinement consciente,
la mourante pleure avec son royal beau-père, lui demandant "mille pardons"
pour les désagréments qu'elle a pu lui causer. Dans la nuit du 19 au 20 avril
1690, Jacques Bénigne Bossuet, son aumônier, lui donne l'extrême-onction. Lorsque
son époux, le Grand Dauphin, vient se recueillir auprès d'elle, Marie Anne de
Bavière suffoque de douleur. Rassemblant le peu de forces qui lui restent, elle
bénit ses trois fils, les jeunes ducs Louis de Bourgogne, Philippe d'Anjou et
Charles de Berry, puis elle rend son dernier soupir. L'autopsie révèlera que
la princesse, disparue dans sa trentième année, a succombé à une infection généralisée,
qui s'est étendue des poumons aux intestins. Par testament, Marie Anne de Bavière lègue un diamant
magnifique à son époux et un autre à Madame Palatine, sa tante par alliance,
épouse de Monsieur, duc d'Orléans et frère du roi, avec qui, unie par une même
origine allemande et une lointaine parenté, elle s'est liée d'amitié. En dehors
de quelques cadeaux attribués à sa famille bavaroise, elle laisse le reste de
sa fortune à ses fils. Seul Louis XIV ne reçoit rien... Mais n'a-t-il pas déjà
tout? Page MAJ ou créée le 2002 |