LES BOURBONS
LOUIS XIV, SA VIE |
LE TESTAMENT DE LOUIS XIII EST CASSE Au cours du lit de justice du 18 mai 1643, le testament de Louis XIII, instituant un "conseil souverain de régence", est cassé par le Parlement. Comme elle l'a ardemment espéré, la reine-mère Anne d'Autriche va se voir confier la régence pleine et entière pendant la minorité du jeune Louis XIV. Sitôt la mort de Louis XIII, le 14 mai
1643, la reine Anne d'Autriche quitte Saint Germain en Laye pour Paris. Perçue
depuis toujours comme violemment opposée à la politique du détesté cardinal
de Richelieu, elle est très appréciée; si bien que, sous les vivats et les applaudissements
de la foule, il lui faut quelque sept heures pour effectuer le tajet depuis
la capitale! La reine-mère commence par négocier avec
le duc Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, le prince Henri II de Condé. Le
premier conservera la charge de lieutenant général du roi mineur et obtiendra
un gouvernement de province (il a perdu celui d'Auvergne après la découverte
de la conspiration de Cinq Mars). Le second a déjà le gouvernement de Bourgogne
et bénéficiera d'une charge équivalente pour son fils le duc d'Enghien, le futur
Grand Condé, qui vient de recevoir le commandement de l'armée de Flandre. Cela
arrangé, Anne d'Autriche peut tranquillement se rendre au Parlement, le 18 mai,
au lit de justice inaugural durant lequel, par "décision" du jeune
Louis XIV, le testament du feu roi va être cassé : un souverain ne pouvant soumettre
son successeur à aucun acte, ce document est illégal. Orléans et Condé, le second moins chaleureusement
que le premier, se lèvent à leur tour pour demander la régence pleine et entière
à la reine-mère. Lorsqu'il lui faut lire le discours contredisant le testament
naguère approuvé, le chancelier Séguier en bafouille, pour la plus grande joie
de tous et en particulier d'Anne d'Autriche, qui l'entend avec un plaisir évident
célébrer ses mérites de "vertueuse
et sage princesse". Après ces interventions, à l'unanimité,
le Parlement enregistre les déclarations qui viennent de lui être soumises :
le testament de Louis XIII, pourtant enregistré unanimement quatre semaines
plus tôt, est officiellement cassé. Il est résolu de conférer
"l'administration libre, absolue et entière des affaires du royaume à la
régente pendant la minorité du roi", avec "pouvoir
à la dite dame de faire choix de personnes de probité et expérience, en tel
nombre qu'ele jugera à propos pour délibérer aux conseils (...), sans que néanmoins
elle soit obligée de suivre la pluralité des voix". Page MAJ ou créée le 2002 |