LES BOURBONS
LOUIS XIV, SA VIE |
LES NOCES DE FRANCOISE ATHENAIS Le 28 janvier 1663, Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart épouse Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan. Mais les difficultés financières vont avoir raison du tendre sentiment qui les unit. Si elle n'était entrée au service de la reine Marie Thérède d'Autriche comme dame d'honneur (charge qui lui permettra de survivre tout en s'imposant parmi les proches du Roi Soleil) qui sait ce que serait devenue la jeune et belle marquise? En ce début 1663, le coeur de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart est pris par Louis Alexandre de La Trémoille, marquis de Noirmoutier. L'ardent jeune homme a déclaré sa flamme et a été agréé par la belle : si bien que des rumeurs de mariage courent déjà. Mais le 20 janvier, lors d'un bal donné au Palais Royal, résidence de Monsieur, frère du roi, le duc Philippe d'Orléans, Adrien Blaise de Talleyrand, prince de Chalais et beau-frère de La Trémoille, se prend de querelle avec monsieur de La Frette. On échange des mots et des soufflets; et l'on se donne rendez-vous sur le pré, le lendemain matin. Mais le duel, de combat pour l'honneur, tourne au carnage : le marquis d'Antin, compagnon du prince de Chalais, trouve la mort au cours de l'affrontement. Quant à La Trémoille, il n'est que blessé, mais doit quitter la France au plus vite, ainsi que les sept autres survivants, pour échapper à la peine de décapitation qui frappe les duellistes depuis 1651. Voilà donc Françoise Athénaïs
abandonnée par son promis, qui s'enfuit au Portugal et y devient officier.
Elle apprendra sa mort à la guerre, bien plus tard, en 1668. Mais un
consolateur se présente aussitôt pour l'aider à sécher
ses larmes : Par un curieux clin d'oeil du destin, il s'agit du frère
du marquis d'Antin, Louis Henri de Pardaillan, marquis de Montespan. Issu d'une
noble
et vieille famille, il a le même âge et les mêmes goûts
que la belle délaissée. En novembre 1663, Françoise Athénaïs
donne le jour à une petite fille, Marie Christine. Louis Henri sollicite
les créanciers, va jusqu'à hypothéquer les bijoux de sa
femme, dont de superbes pendants d'oreilles ornés de diamants. Il doit
de l'argent à tout le monde, à son tailleur, à son armurier,
à ses amis et parents. Il envisage d'aller chercher fortune en s'engageant
dans les armées royales : mais pour cela aussi il lui faut de l'argent,
pour payer son équipement! Finalement, il se décide à partir
quand les huissiers viennent saisir les meubles du petit appartement que le
couple occupe rue de Taranne. Heureusement, après la fuite de son mari,
la marquise de Montespan retrouve la protection de sa soeur aînée,
la marquise Gabrielle de Thianges, qui lui ouvre les portes du Palais Royal.
Elle devient bientôt une familière de l'entourage du frère
du roi, qui apprécie sa vivacité d'esprit et, surtout, son art
à paraître délicieusement dans les ballets, aussi irrésistible
en nymphe qu'en amazone. Mais il l'apprécie tant, que Madame, la duchesse
Henriette Anne d'Orléans, en conçoit une féroce jalousie! Page MAJ ou créée le 06/2004 |