LES BOURBONS
LOUIS XIV, SA VIE |
GOUVERNANTE DES BATARDS ROYAUX DE LA MONTESPAN Veuve à trente deux ans la belle et douce Madame Scarron, future Madame de Maintenon, ne s'attire que des éloges. Son attitude réservée, son esprit brillant enchantent les salons. Madame de Montespan, maîtresse en titre de Louis XIV, s'attache à elle au point de lui confier l'éducation de ses enfants , fruits illégitimes de la couche royale. Des enfants, elle n'en a pas et n'en aura jamais. Ce n'est
pas son mari, le vieux Scarron au corps malade, mort il y a douze ans, qui aurait
pu lui en donner. Et depuis son veuvage, même si nombre de galants se
sont empressés autour d'elle, Françoise d'Aubigné, veuve
Scarron, a toujours refusé de s'aliéner à un homme. Se
remarier est loin dans ses projets. Sa fibre maternelle, c'est donc auprès
des enfants de ses proches qu'elle l'exerce : la petite Louise d'Heudicourt,
qui lui est souvent confiée, ou les enfants de Madame de Monchevreuil
auxquels elle apprend à lire. De fait, la jolie Françoise, mène
une existence qui lui agrée à peu près en tout point. Elle
a trente quatre ans et vit sur un train modeste, mais à peu près confortable.
Une pension d'Anne d'Autriche lui permet de subvenir à ses besoins. La
dignité constante de sa tenue, sa probité morale et son esprit
brillant lui ont acquis la faveur des salons ainsi que des amitiés solides.
Elle est réputée pour sa douceur comme pour sa détermination,
appréciée pour sa discrétion à toute épreuve. Pour mieux soigner les deux garçons qui ont d'importants
problèmes de santé, Françoise finit pourtant par se retirer
du monde, s'établissant, avec eux, à Vaugirard. Jusqu'à
présent, les "heureux parents" recevaient d'elle, régulièrement,
des nouvelles de leurs enfants. Ils se rendent désormais, de temps en
temps, auprès d'eux. Ensemble d'abord, puis séparément.
Le roi, après une visite impromptue qui l'a charmé, goûte
de plus en plus sa compagnie. En mars 1673, il triple ses gages qui n'avaient
jamais été augmentés. A la fin de l'année, décidant
de reconnaître publiquement ses enfants, il l'établit à
la Cour. Dans la foulée, elle devient, par sa grâce, Marquise de
Maintenon. Il la désigne désormais comme sa "première
amie", la nomme, en 1680, dame d'atours de la dauphine et, désormais
épris d'elle, lui laisse prendre sur sa personne un ascendant de plus
en plus grand. Page MAJ ou créée le 2000 |