LES BOURBONS
LOUIS XIV, SA VIE |
LA MORT DU DUC DAUPHIN LOUIS DE BOURGOGNE Le 12 février 1712, la duchesse Marie Adélaïde de Bourgogne a été emportée par la rougeole. Le duc est terriblement affecté par la disparition de cette épouse qu'il a tant aimée. Mais, alors qu'il la veillait, il a été contaminé par l'épidémie, que les médecins du roi sont impuissants à vaincre. Il s'éteindra à son tour, le 18 février, tandis que Louis XIV devra faire face à la perte d'un deuxième dauphin à peine un an après celle de Monseigneur, le Grand Dauphin. En ce funèbre 12 février, Louis XIV et son épouse morganatique, la marquise de Maintenon, ont fui Versailles pour Marly, espérant que ce bref déplacement atténuera leur peine. Le petit-fils du roi, le dauphin Louis, duc de Bourgogne, reste prostré dans ses appartements, anéanti par le décès de sa chère épouse, la dauphine Marie Adélaïde. Le samedi 13 février, à sept heures du matin, il cède aux supplications de ses proches et consent à partir pour Marly. Après avoir entendu la messe à la chapelle, le dauphin
Louis se cloître dans sa chambre. Seule madame de Maintenon réussit à forcer
sa porte. Dans ses Mémoires, le duc de Saint Simon rapporte combien il
est bouleversé : "Je fus épouvanté de son regard,
également, contraint, fixe, avec quelque chose de farouche, du changement
de son visage, et des marques plus livides que rougeâtres, que j'y remarquai
en assez grand nombre et assez larges". Il constate surtout que le
prince présente les signes de la maladie qui a emporté son épouse, au chevet
de laquelle il a sans doute été contaminé. Lorsque le dauphin finit par se rendre
chez le roi, celui-ci, comme toute l'assistance, est atterré en le voyant déjà
si atteint. Les médecins présents lui prennent le pouls et en touvent le rythme
inquiétant. On le presse d'aller se mettre au lit sans tarder. Déjà très affecté par la disparition de la dauphine, la
Cour est d'autant plus douloureusement affligée par l'annonce de la mort du
dauphin. Tout Versailles est sous le choc. "Ces Mémoires
ne sont pas faits pour y rendre compte de mes sentiments (...). Je me contenterai
de dire que je voulus tout quitter et me retirer de la Cour et du monde",
s'attriste le duc de Saint Simon. Cependant, fidèle à son devoir de courtisan
et de chroniqueur du règne, il n'en fait rien; il se joint à la foule venue
rendre un dernier hommage au couple princier et assister aux funérailles communes. Page MAJ ou créée le 2003 |