LES BOURBONS
LOUIS XV, LES ARTS ET LES SCIENCES |
CARLE VAN LOO, DIRECTEUR DE L'ACADEMIE DE PEINTURE En Italie comme en France, sollicité par le pape Clément XII, la marquise de Pompadour et maints riches commanditaires, Carle Van Loo obtient de nombreux succès. Le 25 juin 1763, un an après avoir accédé au titre envié de premier peintre de Louis XV, il va être nommé directeur de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Né à Nice en 1705, Charles André, dit Carle, Van Loo n'a que sept ans à la mort de son père, le peintre Abraham Louis Van Loo. Il est pris en charge par son frère Jean Baptiste, de quelque vingt ans son aîné, qui est également peintre et dont il devient l'élève. En 1713, il suit son frère et les siens en Italie et à Rome, reçoit, en même temps que deux de ses neveux de son âge, l'enseignement du peintre Benedetto Lutti. En 1720, la famille Van Loo rentre en France et accompagne son protecteur, le prince de Carignan, à Paris. Carle continue sa formation en suivant les cours de l'Académie royale de peinture et de sculpture, et en 1723 obtient la première médaille de dessin. Pendant toute cette période, Carle Van Loo est l'assistant de son frère,
pour qui il ébauche des tableaux, peint des draperies et des accessoires. Egalement
avec son aîné, il participe à la restauration des peintures réalisées sous le
règne de François 1er par Le Primatice au château de Fontainebleau et aux décors
de l'Opéra. En 1724, cinquante trois ans après son père, il remporte le premier
prix de peinture de l'Académie royale, avec L'Aveuglement des Sodomites, tableau
aujourd'hui conservé au Fogg Art Museum de Cambridge (Massachussets, Etats Unis).
Ce prix est assorti d'une bourse déstinée à lui permettre d'effectuer un séjour
de quatre ans à Rome, mais, pour des raisons restées obscures, il ne parviendra
pas à obtenir cet argent. Peu après son installation à Paris, Carle Van Loo accède à la célébrité
et aux honneurs : dès le 30 juillet 1735, il est reçu à l'Académie grâce à son
Apollon écorchant Masyas. Tout en poursuivant la réalisation de sujets historiques
et mythologiques, il s'essaie aux scènes de genre, alors très à la mode. Très
vite, ses charmants tableaux représentant des scènes de la vie quotidienne ou
teintées d'exotisme lui valent une nouvelle renommée. En 1753, la marquise de
Pompadour, la favorite de Louis XV, lui commande deux tableaux la figurant sous
les traits d'une sultane. Ces "turqueries", que l'on peut aujourd'hui
admirer au musée des Arts décoratifs à Paris, comptent parmi les oeuvres les
plus séduisantes de l'artiste. Page MAJ ou créée le 2003 |