LES BOURBONS
LOUIS XV, LES ARTS ET LES SCIENCES |
LE "CHARIOT A FEU" DE CUGNOT Ingénieur militaire, Nicolas Joseph Cugnot est aussi un inventeur de génie. On lui doit le premier véhicule automobile, construit en 1769, un chariot à traction avant, utilisant la force motrice de la vapeur à haute pression. Mais pour des raisons techniques et financières, son étonnante machine restera à l'état de protype. Nicolas Joseph Cugnot, né le 25 février 1725 à Void, dans la Meuse, a quitté sa famille de paysans pour suivre des études qui lui ont permis de devenir ingénieur militaire. La Lorraine étant Terre d'Empire, il a pris du service dans l'armée de l'Impératrice Marie Thérèse d'Autriche. Attentif et curieux, du fonctionnement de l'artillerie, du déplacement des troupes en campagne, des techniques de fortifications, il a tiré de ses observations plusieurs inventions. Un nouveau modèle de fusil et une planchette topographique ont été adoptés par l'état major et ont attiré sur leur inventeur l'attention de plusieurs généraux. En 1763, après avoir quitté l'uniforme,
Cugnot se rend à Paris, où il poursuit ses recherches. En 1766 et 1769, il publie
deux traités de génie militaire, Eléments de l'art militaire ancien et moderne
et Fortification de campagne théorique et pratique, qui assoient sa renommée
dans les milieux proches de l'armée. A cette époque, le duc de Choiseul, secrétaire
d'Etat aux Affaires Etrangères, à la Guerre et à la Marine, a entrepris de réformer
les armées de terre et de mer de Louis XV, notamment en renforçant l'artillerie.
Le général de Gribeauval, l'ingénieur militaire qui commande cette artillerie,
parvient à convaincre le ministre de l'intérêt que présente un ambitieux projet
de Cugnot, celui d'un chariot novateur. Choiseul accepte de faire fabriquer
ce véhicule "aux frais du roi". Le pari est audacieux : il s'agit
d'utiliser la vapeur pour faire avancer un véhicule terrestre. Ainsi serait
mécanisé, avec tous les avantages que l'on imagine, le fardier muni de deux
roues et de brancards, alors tiré par des chevaux, dont l'armée se sert pour
transporter les lourdes pièces d'artillerie. Cette "voiture à feu"
serait vraiment "automobile", se déplaçant par ses propres moyens. Outre le système de transmission tout nouveau,
l'innovation capitale réside dans la machine à haute pression : la pression
à l'intérieur du cylindre est supérieure à la pression atmosphérique. La vapeur,
introduite directement dans le cylindre à la sortie de la chaudière, pousse
le piston et crée la force motrice. Ce système rend inutile la manoeuvre de
refoidissement du cylindre entre chaque coup de piston et le dispositif d'ensemble,
grandement allégé, est beaucoup moins encombrant. Page MAJ ou créée le 2002 |