LES BOURBONS
LOUIS XV, LES ARTS ET LES SCIENCES |
JACQUES ANGE GABRIEL, LES NOUVEAUX AMENAGEMENTS DES APPARTEMENTS PRIVES DE VERSAILLES En cet hiver 1738, Louis XV a pris froid. Une grippe, aggravée d'une angine, a fini par le décider. Il doit changer de chambre à coucher. Celle qu'il a héritée de Louis XIV manque de confort. Mais c'est aussi un prétexte, de la part du roi, passionné d'architecture, pour faire des transformations au château de Versailles. Il confie les travaux à l'architecte et décorateur Jacques Ange Gabriel, dont il admire si fort le talent. A quarante ans, Jacques Ange Gabriel, fils de l'architecte du roi Jacques Gabriel, est le contrôleur du château de Versailles. Depuis près de dix ans, tout en assistant son père, il a souvent eu le loisir de rencontrer le roi, qui aime dessiner avec lui et s'entretenir de leur passion commune : l'architecture et la décoration. Louis XV, dont l'autre passion est la chasse, lui a déjà commandé un nouveau chenil pour ses chers chiens. Aujourd'hui, le monarque et l'artiste vont se lancer dans la transformation des appartements privés du roi. Une oeuvre de longue haleine à laquelle ils s'attaquent avec un enthousiasme qui n'exclut pas une précision rigoureuse. Pour sa nouvelle chambre, le souverain a choisi l'ancien cabinet du Billard, dont les deux fenêtres donnent sur la cour de Marbre. Il s'agit d'abord de l'agrandir. Gabriel fait percer le mur nord, donnant sur la cour des Cerfs, et édifie une aile rectangulaire, destinée à l'alcôve du lit royal, fermée par un balustre. Les armes de France, sculptées au milieu, sont encadrées de deux grands palmiers stylisés. La chambre, nantie de nouvelles proportions harmonieuses,
comporte à présent quatre doubles portes. Elle est décorée de bordures de glaces,
de bustes de femmes, de rocailles et de treillages. Sans oublier l'élégante
cheminée aux lignes travaillées. Entre les fenêtres, une console dorée et une
commode galbée en bois de violette, sur laquelle reposent des bronzes de l'orfèvre
Caffieri, déploient leur grâce aérienne. A côté de sa nouvelle chambre, Louis XV décide de créer un
grand espace éclairé par trois fenêtres. Dans ce but, Gabriel réunit l'ancien
salon de Louis XIV et un cabinet à niches. Des boiseries blanc et or, des sièges
et des meubles pour le piquet, le quadrille et l'hombre le font d'abord nommé
cabinet des Jeux. Ce n'est qu'en 1754 qu'il sera baptisé de son nom actuel de
cabinet de la Pendule. Cette dernière est le chef d'oeuvre de l'ingénieur Passement.
Avec sa sphère de cristal reconstituant le mouvement des planètes autour du
soleil, elle fascine le roi de France. Page MAJ ou créée le 2002 |