FRANCOIS BOUCHER
Maître de la peinture galante et rococo, François
Boucher met en scène un univers sensuel et gracieux. Ses nymphes à la nudité
charmante séduiront le public, mais lui vaudront les foudres de la critique.
Ce qui ne l'empêchera pas de bénéficier du grand mécène qu'est Madame de Pompadour,
puis d'être nommé premier peintre du Roy, le 8 août 1765.
Le 8 août 1765, François Boucher est nommé
premier peintre du Roy et, le 23 du même mois, il se voit promu directeur de
l'Académie. Ainsi honoré sur le tard, il est âgé de soixante deux ans et mourra quelques
cinq mois plus tard, l'artiste est justement récompensé pour sa peinture légère,
brillante et d'inspiration galante, où des nymphes à la grâce et à la nudité
charmantes évoluent dans un monde heureux et totalement iréel. François Boucher,
qui a vu le jour le 29 septembre 1703 à Paris, rue de la Verrerie, est d'abord
formé par son père. A ses débuts, il gagne sa vie en exécutant toute une série
de petits tableaux de piété. L'une de ses oeuvres, Le Jugement de Suzanne,
lui vaut d'être remarqué par François Lemoine, peintre célèbre qui l'invite
à entrer dans son atelier. En août 1723, Boucher concourt pour le grand prix
de l'Académie en présentant son Evilmerodach, fils et successeur de Nabuchodonosor,
qui délivre des chaînes Joachim que son père avait tenu captif depuis dix sept
ans. Quatre ans plus tard, en compagnie des frères Van Loo, qui comme
lui sont promis à un brillant avenir, il part pour l'Italie, où il subit l'influence
du Corrège et de Tiepolo. A son retour à Paris, en 1731, il est agréé par l'Académie
comme peintre d'histoire, la plus haute des distinctions et réalise ses premiers
chefs d'oeuvre.
Par la fraîcheur de ses coloris, son jeu
de courbes et de contrecourbes, le brio de sa touche, Vénus et Vulcain,
conservé au musée de Nancy, signe l'acte de naissance du style pictural "rococo".
François Boucher crée en outre un type de personnage féminin tout à fait nouveau.
Ses femmes-enfants, qui se distinguent des traditionnelles beautés plantureuses
par leur corps menu et leurs chairs nacrées, ont un succès foudroyant. En
1735, l'artiste reçoit sa première commande royale : quatre "vertus"
en grisaille, destinées au plafond de la chambre de la Reine à Versailles. L'année
suivante, Louis XV lui demande de réaliser des Chasses étrangères, au
léopard et au crocodile pour la galerie des Petits Appartements de Versailles.
Boucher en profite pour laisser libre cours à son imagination sans se soucier
de vraisemblance, ce qui lui sera reproché plus tard. Il exécute également nombre
de décors champêtres, de pastorales et de paysages pour des hôtels particuliers
ou des théâtres. Il s'intéresse également à la tradition du XVIIème hollandais
et peint des petits tableaux de genre s'immisçant dans l'intimité des bourgeois
du XVIIIème siècle : on y voit une famille prenant son chocolat, une jeune femme
à sa toilette ou recevant sa modiste. Mais, malgré l'engouement du public,
l'artiste ne continue pas dans cette voie, sans doute parce que sa vue déclinante
ne lui permet pas d'obtenir les qualités de fini qu'exigent ces toiles.
En 1751, Boucher commence à travailler
pour celle qui sera son grand mécène : la Marquise de Pompadour. Bien qu'elle
ne soit plus la maîtresse en titre du roi, celle-ci jouit toujours d'une grande
influence à la Cour. S'entourant de peintres tels que Carle Van Loo, de sculpteurs
comme Jean Baptiste Pigalle ou Etienne Falconet, elle lance le style "Pompadour".
A Boucher elle commande ses plus célèbres compositions mythologiques Le Lever
et le Coucher du Soleil, aux nus féminins de toute beauté. Sous son influence,
le peintre réalise des modèles de biscuit pour la manufacture de porcelaine
de Sèvres, des cartons pour les tapisseries de Beauvais et des Gobelins. L'artiste
fait également plusieurs portraits de son mécène; le plus célèbre, celui de
la pinacothèque de Munich, montre la Pompadour, personne à la fois cultivée
et raffinée, dans un savant désordre de livres et d'objets somptueux. La
Toilette de Vénus et Vénus console l'Amour, destinées à la salle
de bains de la marquise au château de Bellevue, deviennent les symboles d'un
art futile et précieux contre lequel la critique va s'acharner, car, à partir
du milieu du siècle, la "grande" peinture d'histoire fait un retour
en force. En 1765, Boucher succède néanmoins à Carle Van Loo comme premier peintre
du Roy. Il continue à mettre en scène un univers sensuel et gracieux, comme
en réaction au nouveau style "à la grecque".
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