LES BOURBONS
LOUIS XV, CHEF D'ETAT |
LE RAYONNEMENT DE LA FRANCE SOUS LOUIS XV Le règne de Louis XV, s'il est d'abord prospère, voit le royaume progressivement s'enfoncer dans la crise. Les caisses de l'Etat se vident et la tragique guerre de Sept ans aboutit à la perte d'une bonne partie des possessions françaises en Amérique et aux Indes. Si la France rayonne alors sur l'Europe, elle le doit à ses philosophes qui imposent une vision radicalement nouvelle de la société. Quand le jeune Louis XV monte sur le trône en 1723, il hérite d'une France ébranlée par de nombreux scandales. La régence de Philippe d'Orléans reste dans les esprits marquée, entre autre, par l'affaire Law, une banqueroute de grande ampleur qui s'est traduite par une panique lorsque les différents porteurs de billets Law ont voulu récupérer massivement leur argent. Aussi, à peine est-il monté sur le trône que le jeune roi décide de confier les finances du pays à son précepteur et conseiller : le cardinal de Fleury. Prudent, avisé, celui-ci entreprend de redresser la France. S'entourant de collaborateurs efficaces, dont Orry, il parvient à redonner au pays pendant quelques années un équilibre budgétaire. Le dirigisme de l'Etat permet l'assainissement des finances et l'exploitation rationnelle des colonies. Mais les guerres menées en Europe et la diplomatie secrète de Louis XV sont loin d'avoir le même effet. La guerre de Succession d'Autriche au cours de laquelle la France peut se targuer de vrais succès militaires n'amène guère de compensations territoriales ou matérielles et provoque surtout le mécontentement du peuple. La conséquence de la guerre de Sept ans (1756-1763), qui opposa les principaux pays européens et en particulier la France et l'Angleterre sont plus graves encore : le traité de Paris (10 février 1763) provoque la perte de la plupart des colonies d'Amérique du Nord, des Antilles et des Indes. Au XVIII ème siècle, artistes et
intellectuels entreprennent de voyager d'un bout à l'autre de l'Europe. Leurs
correspondances témoignent de ce désir nouveau de visiter Londres, Rome ou Saint
Pétersbourg afin de comparer les sociétés européennes. Les cafés, établissements
tout récents et les salons sont les lieux idéaux pour échanger savoirs et réflexions
et un réseau de librairies et d'éditeurs se met en place à l'échelle du continent. Une
opinion publique européenne est sur le point de voir le jour. Ses détracteurs ont souvent fustigé son goût du luxe. Mais la Marquise de Pompadour, favorite de Louis XV, est une vraie protectrice des Arts, faisant l'acquisition d'oeuvres d'art ou passant commande aux peintres La Tour, Van Loo, Chardin. La Pompadour lèguera son nom à un style. Mais c'est comme protectrice des philosophes que son influence est la plus importante. La Marquise présente Voltaire à la Cour, le protège quand ses idées indignent la noblesse et le clergé. Elle aide également Montesquieu, Buffon, Rousseau, et convainc le roi d'accorder une pension à l'écrivain Crébillon, père tombé dans la misère. Dans ses salons privés de Versailles, elle reçoit Diderot et d'Alembert venus l'entretenir de leurs difficultés à publier l'Encyclopédie et obtient du roi la poursuite de son édition. A sa mort, Voltaire, écrit à son propos : "Elle pensait comme il faut, personne ne le sait mieux que moi. Je lui avais obligation, je la pleure par reconnaissance". Page MAJ ou créée le 1999 |