LES BOURBONS
LOUIS XV, CHEF D'ETAT |
LE "SIECLE" DES LETTRES DE CACHET Insécurité à Paris, troubles en province, rébellions tous azimuts : main de fer dans un gant de velours, Mazarin institutionnalise la Bastille comme prison d'Etat. Et laisse ensuite libre cours à l'absolutisme royal, dont vont abuser Louis XIV et Louis XV. A la mort de Richelieu, en 1643, Mazarin s'emploie à faire de la Bastille non plus seulement une geôle occasionnelle mais une prison institutionnelle. Au fil des ans, la forteresse va devenir
le symbole même de l'absolutisme. L'exemple le plus éclatant reste celui du "Masque
de Fer". Frère du roi ou pauvre diable, personne ne peut dire vraiment qui il
était. Tout ce que l'on sait c'est que Louis XIV ordonne, après sa mort en 1703, de
détruire sa cellule et son mobilier afin que nulle trace ne subsiste de son existence. "Au nom du roi" : c'est ainsi que commencent les fameuses lettres de cachet par lesquelles les sujets de Sa Majesté sont informés de la décision du roi de les faire arrêter. Le Roi Soleil en adresse à tour de bras! Alors qu'on estime qu'environ huit cents prisonniers ont séjourné à la Bastille pendant les deux siècles et demi précédents, sous le règne de Louis XIV le nombre des détenus passe à deux mille trois cent vingt! Et pourtant, on commence à ouvrir un peu partout dans le pays des "maisons de force", ancêtres des prisons. La Bastille n'est dès lors plus la seule résidence forcée des "gêneurs". Les lettres de cachet deviennent rapidement si nombreuses que l'on n'hésite pas à en faire imprimer "en blanc"! Mais la Bastille "n'est pas pour le commun, sauf si l'affaire est d'importance", écrit-on à l'époque. Comme l'entretien des détenus, payé par le roi, y coûte dix fois plus cher que dans une banale prison : il est logique que seul le "gros gibier" y soit enfermé! Les "politiques" ou les
"voyous" ne sont pas les seuls à s'attirer les foudres de Louis XIV et de Louis
XV. Tous ceux, qui d'une manière ou d'une autre, s'en prennent à la personne du
souverain vont avoir à tâter de la Bastille. De nombreux prisonniers croupissent ainsi
dans les cellules de la forteresse pour avoir proféré des menaces contre le roi ou son
entourage. Ainsi ce comte Pagano, incarcéré pour avoir "juré
de faire périr le roi par la magie". Page MAJ ou créée le 2000 |