LES BOURBONS
LOUIS XV, CHEF D'ETAT |
LA PRINCESSE CLOTILDE EPOUSE CHARLES EMMANUEL DE
PIEMONT SARDAIGNE Le mariage a été arrangé de longue date par les ambassadeurs de Louis XV, soucieux de rapprocher les Maisons de France et de Savoie. En ce 20 août 1775, dans la petite chapelle de Versailles, les noces de Clotilde, soeur cadette des futurs Louis XVI et Louis XVIII, et du prince Charles Emmanuel de Piémont Sardaigne vont être célébrées par le cardinal de La Roche Aymon. La mariée, âgée de seize ans, n'est pas accompagnée de son
futur époux : petite entorse à la tradition, le prince héritier du trône de
Piémont Sardaigne n'est pas à son côté. Charles Emmanuel de Piémont Sardaigne
attend Clotilde chez lui, à Chambéry. C'est le comte de Provence, le futur Louis
XVIII, frère de la mariée, qui le remplace avec toute sa bonne grâce habituelle.
Son épouse, la comtesse Marie Joséphine, est la soeur du marié. Cela explique
cette union qui ne manquera pas de resserrer les liens familiaux, politiques
et diplomatiques entre la France et la puissante Maison de Savoie. C'est à la comtesse de Provence que revient incontestablement le succès final de l'entreprise de haute voltige que représente un mariage princier comme celui-ci. La timide Marie Joséphine, aussi peu jolie que sa jeune belle-soeur, mais d'une égale piété empreinte d'une grande gentillesse, a tout de suite trouvé en la princesse Clotilde une amie et une confidente. Lors de son arrivée à Versailles, en 1771, peu avant ses noces avec le comte de Provence, Marie Joséphine s'est trouvée perdue au milieu des intrigues courtisanes. Seule Clotilde a été d'emblée proche d'elle. Leurs liens se sont renforcés avec les années. Aussi Marie Joséphine a-t-elle tout fait pour convaincre son père, Victor Amédée II, du fait que la petite soeur des futurs Louis XVI et LouisXVIII ferait une parfaite épouse pour son frère, Charles Emmanuel, âgé de vingt cinq ans. Finalement, le comte de La Marmora, ambassadeur de Sardaigne, dépêché à Versailles pour se faire une idée de la fiancée, rassure tout le monde et fait la part des choses. "A la grosseur de la taille et de la figure près, il n'y a pas plus aimable princesse que Madame Clotilde, soit par les traits, soit par la douceur, les grâces, l'aménité de son caractère", note-t-il à propos de la princesse, faisant ainsi, fort diplomatiquement, taire les mauvaises langues. Après le mariage par procuration à Versailles, un bal
nuptial est offert par le comte de La Marmora le 28 août. Puis, la princesse
Clotilde, chaperonnée par le comte et la comtesse de Provence, se met en route
pour Chambéry, la capitale des ducs de Savoie, qui se prépare à accueillir les
princes français avec les honneurs dus à leur rang. La suite de Clotilde est
composée de plusieurs dizaines de carrosses fastueux, car Versailles entend
bien impressionner la Cour du duc et de la duchesse de Savoie, dont la réputation
d'austérité est célèbre. Page MAJ ou créée le 2002 |