LES BOURBONS
LOUIS XV, CHEF D'ETAT |
LOUIS XV PREPARE L'ANNEXION DU DUCHE DE LORRAINE
A LA FRANCE Si Stanislas Leszczynski a obtenu le titre de duc et la souveraineté sur la Lorraine et le Barrois, ce n'est qu'en "viager". A sa mort, la province reviendra à son gendre, Louis XV. Afin de préparer l'annexion du duché à la France, le roi nomme un chancelier, le marquis de La Galaizière, qui aura la haute main sur le Gouvernement, les finances, l'administration civile et militaire. Le 22 août 1735, Louis XV a convenu avec le parti du roi Auguste III de Pologne "que les duchés de Bar et de Lorraine, tels qu'ils avaient été possédés par le dernier duc, seraient présentement cédés au roi Stanislas, en dédommagement de la Couronne de Pologne à laquelle il renoncerait volontairement pour le bien de la paix, et qu'à sa mort ces deux duchés passeraient à la reine de France et à ses enfants". Cet accord a été entériné par le traité de Vienne, qui, en 1738, a mis fin à la guerre de Succession de Pologne. Auparavant, à Meudon, le 30 septembre 1736, Louis XV s'est assuré de la docilité de son beau-père en lui faisant signer, un an avant son investiture, une déclaration par laquelle il abandonne l'administration et les finances du duché à Sa Majesté Très Chrétienne : "Notre intention est que toutes les impositions, de quelque nature qu'elles soient ou puissent être, soient levées au profit de Sa Majesté Très Chrétienne, que les fermes, salines, bois, étangs soient administrés ainsi que Sa Majesté Très Chrétienne le jugera à propos, et par les officiers qu'il lui plaira de commettre et de choisir". Sachant que la souveraineté sur les duchés de
Lorraine et de Bar ne lui a été accordée qu'à titre nominal et en viager,
Stanislas Leszczynski, résolu à ne jamais devenir l'ennemi de son gendre, se
plie aux exigences du roi. Puisqu'il est déchargé du gouvernement militaire, il
accepte l'incorporation de ses troupes dans la milice française. Mais, s'il cède
à Louis XV le pouvoir d'imposer et de lever les subsides en son duché, pour le
bien de ses sujets, il insiste pour que "les officiers publics, présentés par la
France, n'exercent leurs fonctions que sur sa nomination; qu'ils soient
surveillés dans leur administration; et qu'en cas de malversation, ils soient
justiciables des cours de Lorraine". En compensation de la perte de ces revenus
fiscaux. Louis XV s'engage à verser à son beau-père une pension de deux millions de
livres. Une somme relativement modique, dont Stanislas Leszczynski, bon prince,
se contentera cependant. Le 18 janvier 1737, au château de Meudon, La
Galaizière, affichant une mine austère et vêtu d'une cape en feutrine rouge,
s'agenouille devant Stanislas Leszczynski, qui le fait Chancelier de Lorraine et
de Bar. Les Lorrains ne se réjouissent guère d'être désormais sous le contrôle
de cet administrateur autoritaire et omnipotent. Ils ne se font plus aucune
illusion et savent que leur indépendance ne tient qu'à la survie de leur nouveau
duc... Celui-ci ne saura les contenter en ne mourant que vingt neuf ans plus tard! Aussi
laborieux qu'exigeant, La Galaizière met en place, dès sa prise de fonction au
mois de mai, un Conseil d'Etat, dont il s'arroge la présidence. Le mois suivant,
il institue un Conseil des Finances et du Commerce. Très rapidement, il a la
main mise sur l'administration, la justice, la police et les finances. Les
craintes des Lorrains se révèlent fondées. En décembre 1749, un édit décrète la
population du duché redevable d'un nouvel impôt royal, le "vingtième". Le
mécontentement se fait aussitôt sentir. Il grandit encore en septembre 1757,
quand est institué un deuxième "vingtième" puis trois ans plus tard, face à un
troisième "vingtième". Mais, il est vain de protester et de tenter de s'opposer
aux décisions du "Premier ministre français"! Page MAJ ou créée le 2002 |