LES BOURBONS
LOUIS XV, LES PERSONNALITES
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EDUCATEUR ET BATISSEUR Roi de Pologne, deux fois privé de couronne, Stanislas Leszczynski applique en son duché de Lorraine les principes d'un bon Gouvernement. Prince éclairé, il veille à ce que ses sujets soient non seulement instruits dans les choses de la religion, mais aussi dans les lettres, les arts et les sciences. Bâtisseur, il fait construire des collèges, des églises, des palais et des monuments. Dédié à Louis XV, son gendre, l'ensemble architectural de la place Royale de Nancy est élevé tant à la gloire de la monarchie que pour l'édification des peuples. Depuis qu'il s'est installé en Lorraine, en avril 1637, Stanislas Leszczynski s'emploie, en "bon père" à dispenser à ses sujets le meilleur des Gouvernements. Après avoir établi la religion pour base de toute sage administration, il entreprend de mettre en place des écoles, tant pour l'émulation de la vertu que pour celle des sciences. "Il est de l'intérêt de l'Etat de veiller sur l'éducation de la jeunesse", affirme-t-il. Dans ses réflexions sur l'art de gouverner, il note qu'il "serait à souhaiter qu'il y eût dans chaque royaume un collège où des professeurs habiles dans toutes les sciences et des maîtres expérimentés dans tous les arts seraient gagés par l'Etat et obligés d'instruire la jeunesse". Mais, il ne se contente pas de philosopher, en prince soucieux du bien-être et de la prospérité de ses sujets, il met ses principes en pratique. En son duché, Stanislas fait réparer les collèges
existants, en fait construire de nouveaux, qu'il dote largement et où
il crée des chaires et des prix annuels. A Lunéville, il entretient
une école où il fait donner à des gentilshommes lorrains,
français et polonais une éducation complète. Il institue
des bourses d'études et d'entretien, ouvre des pensions gratuites pour
les jeunes nobles (des deux sexes) issus de familles désargentées.
Profondément attaché à la religion, le duc de Lorraine
se préoccupe aussi de l'instruction chrétienne des enfants pauvres.
A Nancy, Lunéville, Bar le Duc, Commercy, il fonde des établissements
gratuits, dont il confie la direction aux frères des Ecoles chrétiennes
ou aux soeurs de la Charité. A Nancy et à Lunéville, il
crée des orphelinats. Attaché aux vertus de l'esprit, le duc de Lorraine
ne néglige pas pour autant les arts, et en particulier l'architecture.
Souhaitant séjourner au château de La Malgrange lors de ses fréquents
voyages à Nancy, il en ordonne la destruction dès le mois d'août
1738. Puis, il commande l'édification d'un nouvel ensemble monumental,
plus fastueux et plus confortable, à l'architecte nancéien Emmanuel
Héré de Corny. Deux ans plus tard, les travaux sont achevés.
L'originalité de l'ouvrage tient au décorum extérieur du
bâtiment central, recouvert de carreaux de faïence bleu et blanc,
qui lui vaut le surnom de "château de faïence". Montesquieu,
de passage à Nancy en 1747, remarque que "La
Malgrange est la maison du monde la plus singulière. La maison et les
parterres et jardins sont admirables". Page MAJ ou créée le 2000 |