LES BOURBONS
LOUIS XV, LES PERSONNALITES
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UN "ROI MODELE" En son duché de Lorraine et de Bar, Stanislas Leszczynski oeuvre pour la postérité de ses "Etats" et de son peuple. Il gouverne en "souverain" modèle, avec sagesse et efficacité. Si Louis XV, Louis XVI et leurs ministres avaient suivi l'exemple de sa politique avisée, peut-être la France aurait-elle été épargnée par les drames de la Révolution. Roi de Pologne déchu, Stanislas Leszczynski
règne sur son duché de Lorraine et de Bar en "souverain" modèle. S'il
ne veut en aucun cas s'opposer à son gendre Louis XV, qui a confié l'administration
de la Lorraine au marquis de La Galaizière, pour tout ce qui reste de son ressort
il veille à ce que son "royaume" soit gouverné avec équité et efficacité.
"Mon fils, aimez les peuples, et vous
tenez mon secret. Ce sentiment vous en dira bien plus que je ne saurais vous
en tracer sur ce chapitre et que pourraient même vous en apprendre tous les
docteurs de la politique", confie-t-il à son petit-fils
le Grand Dauphin. Alors qu'on lui propose d'embellir le château de Lunéville, où il a installé sa Cour, Stanislas Leszczynski réplique : "Il n'en est pas temps encore, quand nous aurons mis de l'ordre dans les affaires publiques, nous nous amuserons des petits détails du palais". Un de ses premiers soucis est de réformer les tribunaux, de rechercher et de poursuivre les abus dans l'administration de la justice, de nommer des magistrats "qui s'appliquaient moins à juger des procès qu'à en tarir la source, et à écarter ce qui pouvait rompre le lien de fraternité qui doit unir les enfants d'un même père". Il lutte contre la corruption et exige des hommes de loi "un jugement droit, une parfaite connaissance des lois du pays, l'amour du travail, une âme sensible toujours prête à voler au secours de l'innocence persécutée, et enfin une intégrité à toute épreuve". Il crée un "conseil souverain", auprès duquel chacun peut faire appel de sentences rendues dans les différents tribunaux et dont tous les membres sont pensionnés pour rendre gratuitement la justice : "On a beau dire que la justice ne se vend pas, il en coûte beaucoup, et il faut être riche pour l'obtenir". En 1750, une "chambre des consultations" est mise sur pied afin que les Lorrains puissent s'adresser gratuitement à d'anciens avocats à la cour de Nancy, qui reçoivent pour leur service deux mille livres d'appointements et jouissent des mêmes privilèges que les conseillers en bailliage. Le duc de Lorraine considère que sa richesse
a pour corollaire le bien-être et la prospérité de ses sujets, qu'une économie
florissante est la clef de l'aisance financière de l'Etat et de tous ceux qui
en dépendent, humbles ou puissants. Il encourage et soutient l'agriculture,
la plus noble des activités. En cas d'intempéries ou de récoltes catastrophiques,
il prévoit d'indemniser les paysans grâce à un fond spécial. Lors des mauvaises
récoltes, pour éviter la disette et les problèmes de soudure, il préconise de
redistribuer aux pauvres et de vendre à bas prix les réserves des greniers publics. Page MAJ ou créée le 2002 |