LES BOURBONS
LOUIS XV, LES PERSONNALITES |
DIDEROT L'ENCYCLOPEDISTE Classer par ordre alphabétique le grand catalogue des découvertes dans tous les domaines, voilà la tâche nouvelle que s'est fixée Diderot. Et c'est avec acharnement, bientôt seul contre pléthore d'opposants au projet, qu'il mènera à bien cette grande oeuvre de la France des Lumières. Le 16 octobre 1747, Diderot et d'Alembert sont nommés directeurs de la publication d'une grande encyclopédie par le libraire Le Breton. Il s'agit, ni plus ni moins, que de recenser, par ordre alphabétique, toutes les connaissances qui devraient instruire l'honnête homme, un véritable "dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers". Trois ans plus tard, les deux hommes rédigent et lancent un prospectus pour faire connaître ce qui doit être la quintessence du savoir universel, sous forme de souscription. Ils prévoient déjà huit volumes de textes et deux de planches. Pour une somme de deux cent quatre vingt livres, prix de lancement, l'acheteur recevra les dix volumes in-folio. Une cinquantaine de collaborateurs sont prévus parmi les plus illustres représentants de chaque discipline. Ainsi les naturalistes Buffon et Daubenton, les philosophes Rousseau et Diderot, l'érudit Président De Brosses, l'économiste Turgot, le chimiste Rouelle, maître de Lavoisier participeront un jour ou l'autre à ce grand chef d'oeuvre. Malgré l'incarcération de Diderot à Vincennes en 1749 pour sa "Lettre sur les aveugles" tournée vers l'athéisme, malgré les adversaires acharnés contre l'esprit novateur des Lumières, la souscription est une incontestable réussite : mille souscripteurs à la parution du premier volume en juillet 1751 ; deux mille en février pour le second, trois mille pour le troisième et plus de quatre mille pour le septième en novembre 1757. Et ce n'est pas un arrêt du Conseil du Roi interdisant la parution de l'ouvrage, sur la pression de quelques esprits chagrins, qui enrayera la progression. Le fameux tome sept paru en 1757,
contient, à la lette G, un article baptisé "Genève" signé de
d'Alembert. Cet article ne plaît pas à Jean Jacques Rousseau, qui claque la porte à
l'Encyclopédie. Il faut dire que la religion jugée par les encyclopédistes comme
rétrograde et au service de l'obscurantisme, ne fait qu'envenimer les rapports avec le
clergé. Les pamphlets alimentent la guerre contre ces philosophes peu orthodoxes.
Voltaire prend peur et arrive à persuader d'Alembert, l'ami de la première heure, de
déserter le navire. Diderot décide de continuer sous le
manteau. Mais le libraire Le Breton prend peur et censure les textes à partir du
huitième volume. Diderot ne l'apprendra qu'en 1764. Page MAJ ou créée le 1999 |