LES BOURBONS
LOUIS XV, SA VIE |
LOUIS XV LE BIEN AIME Un poète surnomma un jour le roi Louis XV, le Bien Aimé, et le surnom lui resta. Mais ce bien aimé le fut surtout de ses maîtresses. Au crépuscule de son règne, le peuple n'a plus que haine et mépris pour ce roi qui l'a plongé dans la misère. Comme son arrière-grand-père, Louis XIV, auquel il succède, Louis XV va mener une vie sentimentale mouvementée. Fiancé à onze ans à l'héritière d'Espagne, Louis XV est finalement marié à quinze ans à Marie Leczinska, fille de Stanislas, roi déchu de Pologne. Comme le fut avant elle l'épouse du Roi Soleil, Marie Thérèse d'Autriche, la nouvelle reine, de sept ans l'aînée du roi, est restée effacée aussi bien à la Cour que dans la vie privée du roi. Pourtant, les premières années de mariage paraissent heureuses et sages. Le roi est fidèle à la reine qui met au monde dix enfants (dont huit filles). Au point que la reine réclame l'abstinence, au moins les jours des fêtes de certains saints ! Mais après sept ans de mariage, le roi se détache de cette femme ni belle, ni particulièrement brillante. Il prend successivement comme maîtresses quatre soeurs, qui étaient des intrigantes plutot vives et amusantes. En 1732, la première est Louise de Nesle, suivie de sa soeur Félicité quelques années plus tard. La troisième est Adélaïde de Nesle, décrite comme grasse et laide, mais intelligente et spirituelle. Une quatrième soeur résiste au roi, mais la cinquième, Marie Anne de Nesle de la Tournelle, devient à son tour la maîtresse de Louis XV sur qui elle exerce un fort ascendant. Marie Anne disparue prématurément, Louis XV repart en quête du grand amour. Dans l'effervescence intellectuelle d'un siècle que l'on n'appelle pas encore celui des Lumières, une jeune femme brille particulièrement. Née Jeanne Antoinette Poisson le 29 décembre 1721, la jeune épouse du seigneur Lenormant d'Etioles fréquente les meilleurs salons où elle fait la connaissance de Marivaux, Montesquieu, Fontenelle, Voltaire. La rencontre a lieu en février 1745 lors d'un bal masqué. Elle est costumée en bergère, il est déguisé en if. Il succombe à son regard, elle est éblouie par sa prestance. Louis XV lui offre des appartements à Versailles et le titre qui lui manque pour servir d'écrin à sa beauté qui est si grande : marquise de Pompadour. La Cour déteste vite la "grisette du roi". En réalité, cette femme exceptionnelle va non seulement distraire le roi, mais avoir une réelle influence sur les affaires du royaume. Il semblerait que leurs relations physiques se soient rapidement arrêtées. Mais Louis XV continue de voir chaque jour celle qu'il a faite marquise. La Pompadour incite le roi à créer la manufacture de Sèvres et l'Ecole militaire. Son influence se fait sentir pendant vingt ans avant qu'épuisée par la tuberculose, la marquise, âgée de quarante deux ans, ne s'éteigne victime d'une fluxion de poitrine. C'est grâce à cette union fidèle que Louis XV conserve le droit d'être surnommé le Bien Aimé, bien aimé d'une femme remarquable. A la Pompadour, succèdera dans le cour du souverain la jeune Jeanne Bécu, comtesse du Barry. Au centre des intrigues de la Cour qu'elle ne maîtrise que maladroitement, elle contribuera au mouvement de réprobation que suscite le roi. Louis XV le Bien Aimé finira détesté de son peuple. Page MAJ ou créée le 1999 |