LES BOURBONS
LOUIS XV, SA VIE |
LES DERNIERS JOURS C'est encore un roi à la stature imposante, dans toute la force de ses soixante quatre ans. Sa dernière maladie sérieuse date déjà de deux décennies. Pourtant, en ce printemps 1774, tandis qu'il se rend au Petit Trianon, Louis XV est saisi par la fièvre. Il est si faible et si mal en point qu'il va devoir regagner le château de Versailles, en proie à la variole qui va lui être fatale. Louis XV paraît mal en point. Sa favorite, la comtesse Jeanne du Barry, l'a convaincu d'aller prendre l'air et de se reposer au Petit Trianon, qui abrite leur intimité à l'écart du château de Versailles.Ils s'y rendent le mardi 26 avril, suivis de quelques familiers. Mais le charme du ravissant pavillon ne redonne au roi ni couleurs ni gaieté; et le souper se déroule dans une atmosphère morose. Le lendemain matin, le souverain, subitement affaibli, se plaint des symptômes classiques d'un refroidissement, migraine et frissons. Il tient tout de même à sacrifier à son cher rituel, la chasse, mais doit se contenter de la suivre en calèche. A son retour, en fin d'après-midi, il avoue avoir eu froid, renonce au souper et se couche tôt. Sa nuit est troublée, le sommeil le fuit. Il est perclus de courbatures, saisi de nausées à intervalles réguliers. Appelé d'urgence, Louis Lemonnier, premier médecin
ordinaire du roi, constate une inquiétante fébrilité. Il
demande au monarque de garder le lit quelques jours pour se remettre d'aplomb,
affirmant que la bonne constitution légendaire de son patient fera le
reste. La journée du jeudi se passe en hésitations. Le malade
doit-il rester à Trianon, selon le voeu de madame du Barry? Ou rentrer
au château, comme le souhaitent le praticien et le premier chirurgien,
Germain de La Martinière? Dans la soirée du vendredi, des rougeurs ont envahi
le visage de Louis XV. Discrètement, pour ne pas l'affoler, les médecins
examinent attentivement leur royal patient. Après avoir délibéré,
ils posent le diagnostic de variole. Le nom de la maladie se répand dans
Versailles comme une traînée de poudre. En toute hâte, on
éloigne les membres de la famille royale par crainte de la contagion.
Le dauphin, le futur Louis XVI, et la dauphine Marie Antoinette sont à
protéger en priorité : non seulement ils sont les héritiers
du trône, mais ils n'ont pas été immunisés contre
la variole en l'ayant contractée auparavant. Page MAJ ou créée le 06/2004 |