LES BOURBONS
LOUIS XV, SA VIE |
LA MARQUISE PAULINE DE VINTIMILLE Introduite à la Cour en décembre 1738 par sa soeur, la comtesse Louise Julie de Mailly, la marquise Pauline de Vintimille ne va pas tarder à supplanter son aîné dans le coeur de Louis XV. Et à son tour, elle deviendra la favorite du roi jusqu'à sa mort prématurée, le 10 septembre 1741. En décembre 1738, Paulisne de Nesle, âgée de vingt six ans, a été introduite à la Cour par sa soeur aînée, la comtesse Louise Julie de Mailly. C'est également sa soeur qui l'a mariée à un beau parti, le marquis Jean Baptiste de Vintimille, comte du Luc et petit-neveu de l'archevêque de Paris, Charles Gaspard de Vintimille du Luc. Cett union lui a valu la charge enviée de dame d'honneur de la dauphine Marie Thérèse, épouse du dauphin Louis Ferdinand. Une fois dans la place, la jeune femme, intelligente, instruite et hardie, se lance à la conquête du roi. Lors des soirées de Versailles, elle l'entretient des épopées chevaleresques, dont il est aussi passionné qu'elle. Contrairement à Louise Julie, elle a des idées et des idéaux politiques, dont elle ne se prive pas de faire part au souverain. Ensemble, ils parlent des intérêts de l'Etat et de l'autorité monarchique, qui leur tient particulièrement à coeur. Et le coeur, justement, vient peu à peu se mêler à ces échanges. Les courtisans notent les premiers signes d'une idylle au château de Compiègne pendant l'été 1740. Bientôt, la nouvelle liaison de Sa Majesté
est de notoriété publique. Evincée, la comtesse de Mailly
ne fait ni scène ni scandale, elle reste l'amie de sa peu scrupuleuse
cadette, de même que celle du roi. Louis XV, lui, se montre de plus en
plus épris. Et, à la fin de l'année, lorsque Pauline se
trouve enceinte, il manifeste sa joie haut et fort. La marquise de Vintimille,
dont le mari s'est retiré avec discrétion, se voit attribuer
l'appartement du grand aumônier, le cardinal Armand de Rohan. Elle y passe
une grossesse assez difficile, qui aigrit son humeur, mais entourée de
luxe et d'attentions. Son royal amant est aux petits soins pour elle. Quand
elle envisage d'aller du château de Choisy à Versailles,
il tient à essayer lui-même le carrosse qui doit transporter sa
précieuse personne. Et quand elle est sur le point d'accoucher, il lui rend
visite quotidiennement et lui fait porter cadeaux et mets fins. Le 8 septembre, afin de respecter les convenances, le roi
a ordonné à la belle-famille de Pauline de Vintimille de visiter
son héritier putatif. Certains obéissent. Sauf le marquis, qui
endosse cette paternité légale, mais conteste son authenticité
biologique. Fidèle à son devoir, il assumera pourtant l'éducation
de ce fils qui, en grandissant, ressemblera tant à son géniteur
qu'il sera dénommé "demi-Louis" en référence
ironique à la pièce de monnaie du même nom. Dans la nuit
du 9 au 10 septembre, Louis XV ne quitte le chevet de Pauline qu'à deux
heures du matin, rassuré par une légère amélioration
de son état. A l'aube, cependant, la malade se sent au plus mal. Elle
réclame son confesseur, qui l'entend, mais n'a même pas le temps
de lui donner la communion. Elle expire à sept heures et quart du matin. Page MAJ ou créée le 06/2004 |