LES BOURBONS
LOUIS XVI, LES ARTS ET LES SCIENCES |
JEAN PIERRE BLANCHARD : LA PREMIERE TRAVERSEE DE LA MANCHE EN BALLON Le 7 janvier 1785, à Douvres, l'aéronaute Jean Pierre Blanchard et son mécène, le médecin anglais John Jeffries, embarquent pour la première traversée de la Manche en ballon à gaz. Après un vol mouvementé et bien des frayeurs, les deux aventuriers vont se poser près de Calais, où ils seront accueillis en héros. Depuis 1782 et les premières expériences des frères de
Montgolfier, l'aérostation a fait de rapides progrès et suscite un engouement
sans pareil. Les inventeurs ardéchois ont fait de nombreux émules, tels les
premiers aéronautes Jean François Pilâtre de Rozier et Jacques Charles. Contrairement
à ses illustres prédécesseurs, Jean Pierre Blanchard n'est pas issu de la noblesse,
mais d'une modeste famille des Andelys, dans l'Eure. De faible constitution,
mais fort habile de ses mains et doué pour la mécanique, il a conçu et fabriqué
un engin étrange qui, malgré ses pédales et ses leviers manoeuvrant quatre grandes
ailes mobiles, s'est révélé trop lourd pour décoller. Depuis, il a reporté son
intérêt sur les ballons. Persuadé qu'il sera le premier à réaliser cet exploit,
Blanchard s'installe à Douvres, où il attend que les conditions météorologiques
soient favorables au décollage. Il souhaite accomplir seul son expédition, mais,
malgré ses tentatives plus ou moins loyales pous dissuader Jeffries, l'Anglais
s'impose à son bord. Le 7 janvier 1785, à une heure de l'après-midi, les deux
hommes décollent et leur aérostat survole bientôt les blanches falaises de Douvres.
Un léger vent d'ouest pousse lentement le ballon à gaz vers les côtes françaises
: disposant d'une autonomie plus grande que les montgolfières gonflées à l'air
chaud, il est plus adapté à une longue traversée. Bien que mouvementée, la traversé s'effectue sans encombre.
A trois heures de l'après-midi, les aéronautes, grelottants, survolent enfin
la côte française. Une demie heure plus tard, ils amorcent la descente, qui
menace de s'achever en forêt, à une vingtaine de kilomètres dans les terres.
Après avoir largué leurs gilets de sauvetage et, sur une idée de Jeffries, soulagé
leur vessie, ils réussissent à reprendre de l'altitude et à se poser dans une
clairière. Ils sont "presque aussi nus que les arbres",
mais ils ont gardé un paquet de lettres, le premier courrier aérien! Pourtant,
avant de connaître la gloire, il leur faut patienter car ils ont atterri dans
un lieu désert... Enfin une voiture à six chevaux les conduit à Calais, où ils
sont accueillis en héros. Plus tard, ils sont présentés au roi, Louis XVI, qui,
depuis le début, suit avec passion les progrès de l'aérostation, gratifiant
Blanchard d'une pension de douze mille livres. Page MAJ ou créée le 2002 |