LES BOURBONS
LOUIS XVI, CHEF DE GUERRE |
LA MARCHE A LA GUERRE DE LA FRANCE REVOLUTIONNAIRE Automne 1791, à Paris, les patriotes appellent à la guerre contre les émigrés et contre l'Autriche. Les Feuillants, les Girondins, mais aussi Louis XVI sont favorables aux hostilités. Pour des raisons différentes... Chacun y voyant l'occasion de renforcer son autorité et son pouvoir. Seul Robespierre, jugeant qu'il n'est pas encoee temps de courir sus aux monarchies européennes quand, à l'intérieur, les ennemis de la Patrie menacent la jeune Révolution, est contre la guerre. En un peu moins de six mois, le conflit va devenir inévitable. De l'autre côté du Rhin, les émigrés se déchaînent contre la Révolution. A Coblence, les royalistes commencent à se rassembler autour des comtes de Provence et d'Artois, les futurs Louis XVIII et Charles X. A Worms, le prince Louis Joseph de Condé met une armée sur pied. Le 31 octobre 1791, un décret de l'Assemblée Législative somme Provence de rentrer en France sous peine de perdre ses droits à la Couronne. Par le décret du 9 novembre 1791, les émigrés qui ne seront pas rentrés au 1er janvier 1792 seront considérés comme suspects de conjuration et passibles de la peine de mort. Le roi met son veto à ces mesures, mais le 29 novembre il signe cependant (dans le secret espoir de donner à l'Europe monarchique l'occasion d'intervenir) un décret enjoignant les Electeurs de Trèves et de Mayence de ne plus donner asile aux émigrés. Les Girondins, conduits par Brissot, se répandent en discours véhéments contre les princes allemands et l'empereur Léopold II, le frère de Marie Antoinette. Selon eux, une guerre contre l'Autriche permettrait d'en finir avec les aristocrates et de porter les idées de la Révolution hors des frontières. Mais, au club des Jacobins, Robespierre
s'oppose violemment à Brissot. Le 12 décembre, il conteste le
bien fondé d'une guerre à l'extérieur, nul n'étant
en mesure de prévoir l'issue du conflit. Par ailleurs, il est persuadé
que les ennemis de la Révolution sont à Paris et non à
Coblence. "Je veux aussi la guerre,
mais comme l'intérêt de la Nation le veut. Domptons d'abord nos
ennemis du dedans et ensuite nous marcherons contre tous les tyrans de la terre"! Léopold II, apaisé par Claude
de Lessart, le ministre des Affaires Etrangères, engage l'Electeur de
Trèves à disperser les émigrés, mais prévient
qu'il se portera au secours des princes rhénans s'ils sont attaqués.
L'Assemblée, enflammée, lui demande le 21 janvier "s'il
entend vivre en paix et bonne intelligence avec la Nation française,
s'il renonce à tout traité, convention dirigés contre l'indépendance
et la sûreté de la Nation... Toute réponse évasive
ou dilatoire seront regardées comme une déclaration de guerre".
En prince modéré, Léopold II reste évasif et fait
traîner les choses, Lessart aussi. L'empereur a jusqu'au 1er mai pour
donner sa réponse. Malheureusement, le jour même de l'échéance
de l'ultimatum, la mort l'en empêchera. Page MAJ ou créée le 2001 |