LES BOURBONS
LOUIS XVI, LES PERSONNALITES |
LE DUC D'ORLEANS EST ELU DEPUTE Les Etats Généraux sont convoqués pour 1789! Louis XVI, la mort dans l'âme, se décide à l'annoncer au cours de l'été précédent, sur l'insistance de "l'homme providentiel", le banquier genevois Necker revenu aux Affaires. Car le Trésor vide, la France est devenue véritablement ingouvernable. Pour le duc d'Orléans, cette nouvelle est un triomphe personnel. Depuis son retour en grâce au printemps 1788, le
duc Louis Philippe Joseph d'Orléans est resté discret. Mais sa
haine pour le roi a décuplé, et il observe narquoisement la situation
politique et sociale se dégrader. Il accueille la convocation des Etats
Généraux avec joie et, à cette occasion, s'éloigne
du Parlement auquel il s'était allié. Car ce dernier est inquiet.
Certes, sa stratégie a été de demander la rénion
des Etats Généraux. Mais aujourd'hui, il craint que l'assemblée
ne s'arroge le pouvoir législatif qu'il convoite depuis si longtemps.
Pour limiter les dégâts, il déclare que le vote doit se
faire par ordre, et non par tête, ce qui assurera le triomphe des privilégiés
sur le tiers état. Les parlementaires jettent ainsi le masque : chez
eux, l'esprit de corps l'emporte en effet sur toute autre considération. Jacques
Pierre Brissot, membre de la Maison du duc d'Orléans et futur chef du
mouvement girondin sous la Révolution, a prévu ce revirement du
Parlement. Issu d'un milieu populaire, il fait souffler un vent démocratique
qui répond au goût du prince pour le changement, à son amour
de la liberté tout autant qu'à son désir de revanche sur
la branche aînée des Bourbons. Le duc d'Orléans est en proie
à de nouvelles inspirations. Il fréquente les clubs des sociétés
de pensée réouverts depuis novembre 1788, comme le club des Trente
ou club Constitutionnel à l'hôtel du magistrat Duport. Il y rencontre
Mirabeau, Talleyrand, nouvel évêque d'Autun, le marquis de La Fayette,
héros de la guerre d'indépendance américaine, mais aussi
Condorcet ou le moins illustre (à cette date) grand vicaire de l'évêque
de Chartres, l'abbé Sieyès. Tous proclament la nécessité de "régénérer"
le pays par une véritable "révolution". Au même
moment, le roi précise, le 27 décembre, qu'on procédera
au vote par ordre, mais annonce également le doublement des députés
du tiers état. Page MAJ ou créée le 2001 |