LES BOURBONS
LOUIS XVI, LES PERSONNALITES |
PHILIPPE EGALITE VOTE LA MORT DU ROI Philippe Egalité siège à la Convention dans les rangs des Montagnards. Plutôt qu'un allié ou un véritable sympathisant, le cousin de Louis XVI, pris au piège de ses fanfaronnades patriotiques, est devenu le misérable otage des extrémistes révolutionnaires. "Au moins ceux-là ont voulu m'avoir et, pour tout dire, il n'y a qu'eux qui m'aient voulu", avoue-t-il piteusement à son fils aîné, le futur Louis Philippe. Ce qui va le conduire, le 16 janvier 1673, à voter la mort du roi... La monarchie a été abolie et la République proclamée. L'abbé Grégoire s'exclame : "Les rois sont dans l'ordre social ce que les monstres sont dans l'ordre physique". Le peuple de Paris tend à exercer une véritable dictature sur la Convention en réclamant à cor et à cri que le roi passe en jugement. Début novembre 1792, un rapport du comité de législation conclut que "Louis XVI est jugeable et qu'il doit être jugé pour les crimes qu'il a commis sur le trône". Tel un acte d'accusation, il stipule que "le roi a organisé la trahison dans toutes les places limitrophes et intérieures" et rend le souverain responsable des morts du 10 août. Reste à la Convention à décider du sort de Louis Capet, dont elle est habilitée à mener le procès. La découverte de documents prouvant qu'il
a entretenu des relations avec certains émigrés et négocié avec l'Autriche, scelle
le sort de Louis XVI. Philippe Egalité est convaincu des intentions contre-révolutionnaires
du souverain, mais se tourmente quant à la peine que son cousin devra encourir.
La violence des passions qui animent l'Assemblée et le peuple de la capitale
est telle qu'il est conscient de l'impossibilité de se contenter d'invoquer
la Constitution de 1791 et de simplement déposer le roi. Nul ne peut plus entendre
les arguments de justice et de légalité! Le prince ne voit d'autre solution
que de s'abstenir de paraître au procès. Encore faut-il trouver une raison valable...
Il imagine de se récuser en raison de son animosité, connue de tous, envers
son cousin, qui l'empêcherait de juger avec impartialité. Mais il ne veut pas
être le seul député à ne pas siéger... Lorsqu'il paraît le 11 décembre, premier
jour du procès, Philippe Egalité est aussi suspect pour les uns qu'odieux pour
les autres, tels les Girondins, qui le soupçonnent de briguer la régence. Aux derniers fidèles qui l'adjurent de
s'abstenir, Philippe Egalité répond qu'il ne votera pas contre son parent. Le
jour fatidique approche. Le 14 janvier 1793, l'Assemblée pose trois questions
: sur la culpabilité du roi, le recours au peuple, la peine à infliger. Egalité,
suivant les Montagnards, vote oui et non aux deux premières. Le 16, on pose
la question cruciale : "Quelle peine
Louis a-t-il encourue?" Ce matin là, de fort bonne
heure, Merlin de Douai et Treilhard, deux élus de la Montagne, persuadent Philippe
Egalité de venir à la Convention, faute de quoi il passera pour un lâche. Les
débats s'éternisent. Page MAJ ou créée le 2001 |