LES BOURBONS
LOUIS XVI, LES PERSONNALITES |
LA CONSPIRATION DE FAVRAS En décembre 1789 éclate une ténébreuse affaire : le marquis de Favras est accusé d'avoir voulu faire quitter Paris à Louis XVI et à la famille royale. Mais un libelle accuse Monsieur, le comte de Provence et futur Louis XVIII, d'être à l'origine du complot et d'avoir voulu se débarasser de son frère le roi pour s'emparer du pouvoir. Lors d'un procès expéditif, Favras se refusera à tout aveu et sera condamné à mort sans preuve. Il sera exécuté le 19 février 1790, et nul ne saura jamais le fin mot de l'histoire. Thomas de Mahy, appelé marquis de Favras sans qu'on sache d'où lui vient ce titre, est né à Blois le 26 mars 1744. Officier de cavalerie, il est lieutenant des Suisses de la Garde de Monsieur, frère de Louis XVI, comte de Provence et futur Louis XVIII. Ambitieux et actif, il a proposé en avril 1789 un projet de rénovation des finances du royaume et il est partisan de la monarchie absolue. Mais c'est avant tout un fidèle, et un protégé, de Monsieur. Après les émeutes d'octobre 1789, qui aboutissent
à la consignation de la famille royale au palais des Tuileries, Favras entreprend
de lever une troupe. Courageux, mais peu réfléchi et manquant de discrétion,
il est vite répéré. Le marquis de La Fayette, commandant de la Garde nationale,
le fait surveiller et, en décembre, il finit par être arrêté. Il est accusé
de "conspiration contre l'ordre des choses établi par le voeu de la Nation
et du roi; d'avoir formé à cet effet le complot d'ntroduire, pendant la nuit,
des gens armés dans la capitale pour se défaire des trois principaux chefs
de l'administration [La Fayette, Sylvain Bailly, le maire de Paris, et le ministre
du roi Jacques Necker], attaquer la garde du roi, enlever le sceau de l'Etat
et entraîner Leurs Majestés vers Péronne; d'avoir tenté de corrompre quelques
personnes de la Garde nationale en cherchant à les égarer par des promesses
et des confidences trompeuses; d'avoir eu des conférences avec des banquiers
pour se ménager des sommes très considérables, et avec d'autres personnes, pour
étendre, s'il était possible, ce complot dans différentes provinces". Après avoir pris conseil auprès du comte de
Mirabeau, Monsieur agit très adroitement en venant s'expliquer spontanément
devant l'Assemblée. Il affirme être complètement étranger au complot et tout
en ignorer. A propos "des sommes très considérables" que Favras a
cherché à emprunter, il reconnaît avoir demandé au marquis de négocier pour
son compte avec deux banques la résiliation de contrats pour un montant de deux
millions. Il fait remarquer qu'il ne reçoit plus aucune pension et que cette
transaction financière devait lui permettre de régler ses créanciers. Il conclut
en rappelant ses idées libérales et en soulignant que "l'autorité
royale doit être le rempart de la liberté nationale et la liberté nationale,
la base de l'autorité royale". Les députés saluent ce discours par de vifs
applaudissements. Page MAJ ou créée le 2002 |