LES BOURBONS
LOUIS XVI, LES PERSONNALITES |
JEAN SYLVAIN BAILLY, PREMIER MAIRE DE PARIS Savant réputé et membre de l'Académie des Sciences, l'astronome Jean Sylvain Bailly se lance dans la politique à la veille de la Révolution. Modéré, jouissant à la fois de la sympathie du peuple et de l'estime de Louis XVI et de ses pairs, il va être élu premier maire de Paris, le 16 juillet 1789. Né le 15 septembre 1736 à Paris, Jean Sylvain Bailly est un savant et un astronome réputé. Auteur d'une Histoire de l'Astronomie, il a été élu à l'Académie des Sciences en 1763, à l'âge de vingt sept ans. Membre de l'Académie Française et de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, il a été couvert d'honneurs par la monarchie. Il s'est lancé dans la politique à la veille de la Révolution en rédigeant une Requête des habitants de Paris au roi, manifeste en faveur d'un mode d'élection plus démocratique aux états généraux. En mai 1789, il est élu député de la capitale, et Louis XVI s'exclame : "Je suis bien aise, c'est un honnête homme". Désigné doyen du Tiers Etat, ce modéré sera président de l'Assemblée Constituante jusqu'au 2 juillet et, le 20 juin, sera le premier à prêter le serment du jeu de paume. Le dimanche 12 juillet 1789 au matin, la nouvelle du renvoi
du ministre Necker a mis le feu aux poudres dans la capitale. Les Parisiens
en colère sont descendus dans la rue. Place Louis XV et au palais des Tuileries,
les manifestants se sont heurtés à la troupe. Dans la nuit, les barrières d'octroi
ont été incendiées, les armureries pillées. A l'Hôtel de Ville, un groupe d'électeurs
aux états généraux a formé un comité permanent, décidé d'organiser une "milice
bourgeoise" et de remplacer la municipalité d'Ancien Régime. Le lendemain
des événements du 14 juillet et de la prise de la Bastille, les élus de la Nation
réunis à Versailles, qui se sont proclamés Assemblée Constituante, ont envoyé
à Paris une délégation d'une centaine de députés conduite par Jean Sylvain Bailly
et le marquis de La Fayette. Le 17 juillet, Louis XVI quitte Versailles pour se rendre
à Paris afin d'y saluer la nouvelle municipalité. Il "se
mit en route à neuf heures, fort sérieux, triste et pâle", relate
l'historien Jules Michelet. "Il arriva à trois heures
à la barrière. Le maire, lui présentant les clefs, dit : -Ce sont les mêmes
clefs qui ont été présentées à Henri IV; il avait reconquis son peuple, ici
le peuple a reconquis son roi-". Tout au long du trajet jusqu'à
l'Hôtel de Ville, pas un seul "Vive le roi!"
ne se fait entendre. Les applaudissements ne sont pas destinés à Sa Majesté,
mais à Bailly et au commandant de la Garde Nationale qui chevauche en tête du
cortège. Page MAJ ou créée le 2002 |