LOUIS XVI, LES PERSONNALITES
LA FAYETTE

 

LA FAYETTE, COMMANDANT DE LA GARDE NATIONALE

Suite aux événements du 14 juillet 1789, une délégation est envoyée à Paris par l'Assemblée Constituante. L'un de ces députés est le marquis de La Fayette, héros de la guerre d'Indépendance américaine et élu de la noblesse. Le 16 juillet, il sera nommé commandant de la Garde Nationale, la milice bourgeoise mise sur pied en même temps que la nouvelle municipalité de la capitale.

Au printemps 1779, Marie Paul Joseph Gilbert Motier, marquis de La Fayette, âgé de vingt deux ans à peine, est déjà un héros : au retour de la guerre d'Indépendance américaine, le jeune Auvergnat a reçu un accueil triomphal. De France, il a poursuivi son action en organisant l'aide française à l'Amérique et les opérations militaires dans le Nouveau Monde. Après être retourné Outre-Atlantique, il est rentré à Paris au début de 1785 et en février 1787, grâce au soutien de son ami le ministre Necker, est devenu membre de l'Assemblée des Notables.
L'audace de ses opinions lui attire cependant bien des inimitiés dans l'entourage de la famille royale. En mars 1789, il est élu aux états généraux comme député de la noblesse de la sénéchaussée de Riom. Là, il continue à défendre ses idées en fondant la Société des amis des Noirs, qui a pour objectif de s'opposer à l'esclavage, et présente un projet de déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Le 13 juillet, il est nommé vice-président de l'Assemblée.

Le 12 juillet, Louis XVI suscite la colère du peuple en renvoyant son ministre Necker. La nuit suivante, les Parisiens descendent dans la rue, mettent le feu aux barrières d'octroi, pillent les armureries. Le 14 juillet, la prison forteresse de la Bastille tombe. Dès le début de l'émeute, un groupe d'électeurs aux états généraux s'est rassemblé à l'Hôtel de Ville et a décidé de se constituer en un comité permanent qui remplacera l'ancienne municipalité. L'une de ses premières décisions est de créer une "milice bourgeoise", c'est-à-dire une milice citoyenne, pour rétablir l'ordre. De leur côté, les députés aux états généraux réunis à Versailles se sont, au lendemain du 14 juillet, proclamés Assemblée Constituante et ont dépêché une centaine des leurs à Paris, auprès de la nouvelle municipalité. A la tête de la délégation figurent le savant et député modéré Jean Sylvain Bailly, qui a été le premier président de l'Assemblée, et le marquis de La Fayette. "Arrivés à l'Hôtel de Ville, rapporte l'historien Jules Michelet dans son Histoire de la Révolution Française, on fit asseoir au bureau La Fayette, Bailly, l'archevêque de Paris, Sieyès et Clermont Tonnerre; La Fayette parla, froidement, sagement". Ce 16 juillet 1789, Bailly est proclamé maire de la capitale et La Fayette commandant de la nouvelle milice. Le marquis, songeant que toutes les commune voudraient confier leur défense à des citoyens armés; suggère de donner à la "milice borgeoise", le nom de "Garde Nationale". Il propose également à ses troupes de porter une cocarde tricolore, dans laquelle bleu et le rouge de la ville de Paris ceignent le blanc de la riyauté ; "Je vous apporte une cocarde qui fera le tour du monde", prédit-il
Le 17 juillet, Louis XVI quitte Versailles pour Paris. Des portes de la capitale à l'Hôtel de Ville, il est escorté par Bailly et La Fayette, qui chevauche en tête du cortège. Les deux hommes reçpoivent l'aplaudissement de la foule, alors qu'en revanche aucun "Vive le roi!" ne retentit. Place de Grève, Bailly remet la cocarde tricolore au souverain, qui l'accroche à son chapeau.

Dans les jours suivants, les violences perpétrées par le peuple, en particulier, le 22 juillet, le massacre de l'Intendant Bertier et de son beau-père Foulon, sous-ministre de la Guerre, qui ont organisé la répression et dont il n'a pu assurer  la protection, heurtent La Fayette, qui présente sa démission. Mais on le supplie de rester, et il accepte.
Toujours à la tête de la Garde Nationale, le marquis va se voir par la suite confronté à des événements qui vont rapidement le dépasser. Lors des journées d'octobre, il ne peut qu'accompagner la foule qui marche sur Versailles et ramène le roi et sa famille à Paris. Il a pourtant harangué la foule, mais en vain. "Monsieur de La Fayette était un homme très fermé et très obstiné, écrit Michelet. Il croyait à son ascendant  avec raison; on put voir toutefois qu'il se l'était exégéré". Constatant qu'il est impuissant à maîtriser l'émeute, le marquis de Mirabeau le surnomme par dérision "Gilles César!"
Durant les mois suivants, La Fayette conseille le roi, qui le nomme commandant des troupes dans un rayon de quinze lieues autour de Paris. Sur son cheval blanc, il est le 14 juillet 1790, l'un des organisateurs de la fête de la Fédération. Cependant, même s'il donne des ordres pour qu'on arrête Louis XVI lors de la fuite du roi à Varennes, il est de plus en plus considéré comme l'homme de la Cour. Son prestige est déjà bien terni  lorsque, le 17 juillet 1791, il fait tirer sur la foule qui manifeste au Champ de Mars. Au moment de la dissolution de l'Asemblée Constituante, le 8 octobre de la même année, il est contraint de démissionner.

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