AMIES ET MECENES

En 1668, Jean de La Fontaine ne bénéficie plus des faveurs de son premier admirateur et mécène, le surintendant Nicolas Fouquet, disgracié en 1661 par Louis XIV. Depuis quatre ans, il vit d'une modeste rente, d'un montant annuel de 200 livres, versée pour ses services de gentilhomme auprès de la duchesse douairière, veuve de Gaston d'Orléans, le frère de Louis XIII. Logé au palais du Luxembourg, résidence de Madame, il y profite aussi du couvert et y restera jusqu'à la mort de sa bienfaitrice, en avril 1672. Il apprécie le calme et l'austérité de cette fonction, qui, peu prenante, lui permet de travailler à son oeuvre et de fréquenter les salons parisiens. Il est notamment l'hôte assidu du duc et de la duchesse de Bouillon, qui tiennent leur Cour soit à Paris, soit à Château Thierry, sa ville natale. La duchesse Marie Anne de Bouillon, née Mancini et nièce du cardinal ministre Jules Mazarin, raffole de la poésie et des poètes. Elle se lie avec La Fontaine, d'une amitié profonde qui durera trente ans, et a à coeur d'apporter à l'auteur des Fables une aide tant morale que matérielle.

© 2002 cliannaz@noos.fr