LA VERVE DE LA PALATINE
Malgré son chagrin, la Palatine a le premier de ces bons mots qui la rendront célèbre dès son arrivée en France. A Metz, où, en novembre 1671, elle doit être mariée par procuration, la future duchesse d'Orléans est accueillie par le maréchal du Plessis, qui représente son époux. Faussement fâchée, elle soupire : "En un jour, confession, communion, mariage, confirmation, quelle fatigue!" Puis elle ajoute, ironique : "Si Luther et Calvin n'avaient pas paru, nous serions encore tous catholiques!" Lançant là une pique à la religion romaine, qu'elle a été forcée d'embrasser et qu'en bonne protestante elle juge ostentatoire et "bigote". A propos des Français, Madame remarque : "Tous les gens de ce pays-ci marchent comme des oies, sauf le roi... et moi. Il n'y a pas un être capable de faire vingt pas sans suer et perdre haleine". Ses lettres, trop "patriotiques", seront censurées. Ce qui ne l'empêchera pas d'affirmer : "Je regarde comme un grand éloge qu'on dise de moi que j'ai le coeur allemand". Et amènera Madame de Sévigné à constater : "Elle pense tout ce qu'elle dit et dit tout ce qu'elle pense"!
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