LES BIJOUX ET LES DETTES DE LA REINE CLEMENCE

Les joyaux d'une reine défunte ne réintègrent pas automatiquement le Trésor royal. Il peuvent être estimés par des orfèvres et vendus, surtout si, comme Clémence de Hongrie, la reine a des dettes. Louis X le Hutin s'est montré très généreux envers sa seconde épouse, qui, à sa mort, laisse quatre couronnes, dont l'une est ornée de dix gros rubis "balais" (du nom du Balashan, province perse d'où viennent ces pierres rouge violacée ou roses), de cinquante petites émeraudes et quarante grosses perles. Une autre est rehaussée de quatre gros rubis balais, quatre émeraudes, seize petits balais, quatre vingts perles et huit rubis d'Alexandrie (elle sera attribuée au roi Philippe V le Long). La souveraine possédait également une boursette brodée d'or semée de perles et contenant des saphirs d'Orient. En paiement d'une créance, la compagnie italienne des Bardi s'adjugera la pièce la plus chère, estimée à mille livres : une bague avec un énorme rubis. Mais la cession de ces bijoux ne suffit pas à régler les dettes de la reine Clémence, dont tous les biens (meubles ouvragés, chevaux de race, linge fin et vaisselle précieuse) devront être vendus.

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